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une vie de tto
26 octobre 2016

La fascination mise à mâle

2016 - TTO & ZOLIMARI

Ils m'ont toujours fasciné, presque obsédé et au final, j'en suis toujours ressorti meurtri parce que diminué. Plus je les regardais, plus j'envisageais le fossé sinon l'abîme nous séparant. On n'est jamais lucide dans ces périodes là et moi, encore moins que les autres : je trouvais dans cet intérêt vigoureux une excellente occasion de m'en foutre plein la gueule, de regarder avec une condescendance cruelle le piètre résultat que je présentais mollement.

Il suffisait de pas grand chose ... une parole, un écrit, un joli sourire sur une photo ou même une attention voire simplement un regard. Que n'ai-je vécu d'histoires imaginaires avec ces garçons pour lesquels j'avais non pas de l'admiration [j'admire finalement peu de gens], juste une fascination : celle de l'aura qu'ils dégageaient, l'étourdissement d'un plaisir sublimé que leur esthétique plaquait sur moi, le sortilège de ce qui plait et qui est inexplicable.

Je me souviens du premier garçon dont je suis vraiment tombé amoureux. Blond, pas très maigre et pourtant, je dévorais ses moindres gestes. Tout avait commencé par le fait qu'il avait pris ma casquette en entrant dans un amphithéâtre, l'avait formée et me l'avait renvoyée en me souriant : Gaël allait hanter mes journées pendant plus d'une année, ses mimiques et sa façon d'être étant lasérisées en permanence. Je me souviens aussi de ces quatre heures que nous avions passées à discuter de choses et d'autres comme si le temps était suspendu. Ce jour là, j'avais eu envie de l'embrasser fougueusement dans le hall bondé de la fac mais non, je n'ai pas trouvé la force.

Avec le temps, j'ai appris à dompter ces emballements qui n'ont toujours été que platoniques. Avec le temps, j'ai gagné en assurance et j'ai fini par croire que je pouvais plaire aussi, les démonstrations ayant été nombreuses. Avec le temps, on se croit plus fort alors qu'en réalité le talon d'Achille restera toujours ce qu'il est : quand on trouve toujours plus d'atouts à autrui qu'à soi, il suffit d'un petit rien pour que le château en allumettes ne manque de s'embraser quand on croise un profil où une personnalité irradie, un homme s'étale avec une distance plus ou moins naturelle mais toujours magnétique. Avec le temps, j'ai trouvé celui qui conjugue tout ce qui m'attirait avant et qui me l'offre quotidiennement même si j'ai failli passer à côté.

En effet, il m'a fasciné comme les autres. Son esprit, son humour, son mode de vie, sa capacité froide à envisager les relations humaines, sa sexualité, son univers construit avec méticulosité pour tromper une solitude qui le pesait : j'ai tout aimé dès le début et j'ai eu très peur. Effrayé par la perspective de me dire qu'il serait à ranger au rang de ceux qui m'avaient fascinés et avec lesquels nous n'aurions pas pu profiter de ce qui nous était promis à mon sens, j'ai eu peur, je n'ai pas voulu le brusquer ni me brusquer. Et puis, je l'ai perdu, un soir ... une conversation glaciale qui m'a détruit de l'intérieur : il y eut un avant et un après, je ne suis plus le même depuis. Dans quelques semaines, cela fera dix ans et il me fascine encore, il m'émerveille comme au début, je le désire toujours aussi ardemment et je vois en lui l'adversaire imbattable et rassurant qui annihile toute alternative barbue ou non. Je n'ai pas de mal à lui être fidèle : il m'est nécessaire et je me fous qu'il pense qu'il ne vaut pas ceux qui me tournent autour, il les vaut à 1.000% sans que le doute ne puisse prospérer.

J'aime les garçons qui ont un univers, qui bousculent certaines de mes certitudes ou qui ne me laissent pas les marges de manoeuvres pour dérouler mon petit jeu très étudié consistant à prendre toute la place. Zolimari est tout cela et même davantage, il est l'évidence contre laquelle les jeux et les chants de sirènes sévèrement burnées se fracassent, il est la perspective fragile de mon bonheur qui a besoin d'être rassuré tant il redoute qu'un jour je puisse être tenté de m'étourdir ailleurs. Ma vie a besoin de sa vie, je ne doute plus aujourd'hui que la réciproque soit vraie. Et ça, c'est encore plus fascinant que quelques photos ...

Tto, qui n'en revient pas d'avoir trouvé l'homme de sa vie

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Commentaires
W
En effet Christophe c'est très jolie déclaration.<br /> <br /> Et oui Tto tu prévois de parler d'un sujet et voilà que, porté par l'élan (la fougue pas l'animal... enfin après tout je ne sais pas. .. 🤔), tu finis sur Zolimari...<br /> <br /> Ce n'est pas une coïncidence.
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C
Très Zoli déclaration d'amour :) <br /> <br /> Cela m'a même fait dresser les poils :)
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