Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
une vie de tto
2 octobre 2016

La première fois que j'ai rencontré ma future belle-mère

La première FOIS

La famille et Zolimari, c'est une longue histoire qui ne regarde que lui et moi. Pourtant, dès le début de notre histoire, j'ai bien compris que l'enjeu était de taille et que sous ses apparences distantes, la question avait une place très importante pour lui.

De toutes les façons, la famille [proche, c'est à dire parents et éventuels frères et soeurs] est toujours un sujet. On a beau essayer de croire ou faire accroire qu'on gère ça avec la maestria du pizzaiolo qui prépare une quatre-fromages, rien n'est jamais simple. 

Zolimari a longtemps esquivé le problème, c'est sa technique de jouer les autruches. Il adore croire encore qu'un problème va s'éloigner parce qu'il fera semblant de ne pas le voir. Cette immaturité est touchante mais assez désarmante aussi puisqu'il faut continuellement attendre d'être au pied du mur pour enfin se retrousser les manches et envisager de déboucher sur quelque chose de constructif. Là aussi, ne pas l'avoir compris revient à être sourd quand on connaît l'asticot avec lequel je vis. Bah la famille, c'est un peu pareil ...

Je me souviens de ce soir où je l'avais retrouvé chez lui, à la veille d'un départ en vacances où il me laissait en France tandis qu'il allait agiter ses fesses au fin fond du Mexique avec sa meilleure amie. J'ai toujours été admiratif de la propension de Zolimari à afficher une liberté à laquelle, même lui, ne croit pas beaucoup en définitive. Pour autant, ce soir là, le retrouvant, je pensais le voir épanoui, ravi des nouveaux horizons qui se profilaient ... et pourtant, ce fut tout le contraire : il venait d'avoir sa maman au téléphone et elle venait de lui dire qu'il l'abandonnait à son triste sort. L'effet a toujours été dévastateur sur lui ... Voilà comment il m'a parlé d'elle la première fois.

Quelques années plus tard et alors que je multipliais les tentatives d'en savoir plus [je suis un coriace, comme certains le savent bien], il finit par m'expliquer le contexte de cette famille où le dialogue n'est pas une vertu cardinale, où il avait essayé de faire comprendre qu'il aurait du mal à offrir des enfants, où il était taisant sur sa vie et ses états d'âme. Il était dans un jeu de paraître que je connais si bien qu'il fut surpris de ma réaction : je finissais les phrases qu'il avait peu prononcées pour expliquer tout cela, il n'était pas aussi seul qu'il l'avait pensé.

Et puis, le 14 juillet 2009, je me souviens que nous étions chez moi à Versailles, allongés sur le lit en profitant d'un dimanche matin ensoleillé et prometteur quand Zolimari me demanda s'il ne serait pas mieux que nous vivions ensemble [lui qui était si indépendant, j'avoue que même moi ça m'a surpris] voire que nous allions plus loin dans notre histoire en concluant un PACS. Dire que j'étais sur un nuage stratosphérique est très en deça de la réalité mais pourtant la question de sa famille est rapidement apparue. Et c'est là que la négociation a débuté ...

En effet, il était, pour moi, hors de question de me pacser dans le dos de sa famille. Zolimari a les relations qu'il veut avec eux, leurs contentieux ne sont pas les miens mais pour autant, je répugne à devenir le complice de choses qui ne me concernent pas. Et pour moi, m'unir à lui, c'était aussi qu'il soit fier de moi et donc qu'il franchisse ce Rubicon qui le tétanisait. Donc, il m'a longtemps promis d'appeler pour expliquer, pour inviter ... il m'a testé aussi en me disant que c'était son problème et que cela ne me regardait pas, que je n'avais pas à décider pour lui ni lui imposer cela ... Oui, cela fut lourd à certains moments mais ma position n'a pas varié : si l'un de ses deux parents au moins n'était pas là, on ne se pacserait pas.

Finalement, il a appelé sa mère huit jours avant la date du pacs ... Il lui a expliqué qu'il aimait les garçons et particulièrement un. Il lui a dit qu'il n'habitait plus là où elle pensait qu'il était, qu'il avait déménagé avec moi, qu'il avait acheté un appartement avec moi et qu'il fallait qu'elle vienne la semaine suivante dans la matinée pour assister à son union civile avec moi. Je me souviendrais longtemps de la tête de chien battu qu'il avait quand il a pris le téléphone pour lui annoncer tout ça, je reconnais que cela a du être rude pour elle même si je suis persuadé qu'elle n'a aps été surprise.

Le mercredi suivant, sa maman a débarqué, nous nous sommes présentés, j'ai essayé de la mettre à l'aise le mieux que je pouvais : la pauvre débarquait dans la nouvelle vie de son fils qu'elle avait eu peu de jours à appréhender, sans imaginer tout ce qu'il ne lui avait pas dit. J'ai toujours trouvé cela cruel de l'avoir privée de tout cela et c'est aussi la raison pour laquelle je l'associe davantage, depuis ce jour là, à notre vie en lui expliquant des choses, en lui envoyant personnellement plein de photos quand nous partons loin ... Zolimari me laisse faire sans désapprouver, il ne sait pas faire ça : communiquer naturellement avec sa maman est très difficile. Moi, j'ai décidé que ce serait simple et puis c'est tout. Ce jour là, elle est entrée dans ma vie et je crois que je réussis à la rassurer sur lui. Il était temps ...

Tto, qui ne cédera jamais sur certains trucs

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité