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une vie de tto
18 mai 2016

Avec le temps, l'ennui ?

@Tambour_Major a commis un billet, en réponse à un autre mais qu'importe, sur l'usure du temps lorsque l'on se pique d'écrire des pages personnelles depuis de nombreuses années. Je t'encourage à aller le lire ici. Et forcément, cela a suscité une réaction de ma part que je voulais initialement poster en commentaire mais voilà, on ne peut pas être prolixe chez lui, Môssieur censure les déclamations trop longues [pour une fois qu'il ne les aime pas longues ...] en sorte que je me suis dit que j'allais publier mon commentaire ici, ce qui me permet habilement de revenir sur quelques questions qu'un arrêt récent a pu provoquer.

Je retiens quelques paragraphes de ce qu'il a écrit ...

Effectivement, non, ce n’est pas simple d’écrire un billet de blog un minimum construit et personnel digne d’être publié. Lorsque l’on commence à bloguer (10 ans bientôt en ce qui me concerne), c’est un peu comme en amour : on est tout feu tout flamme, on essaie, on teste, on s’en donne à cœur joie, on a plein de trucs à dire et on les dit, avec plus ou moins de maladresse, celle des débuts. Souvent l’ouverture d’un blog coïncide avec un moment de sa vie où l’on a besoin de dire des choses, de verbaliser certains maux, certaines souffrances, d’exorciser certaines peurs, de partager des expériences heureuses comme des premières amours, ou malheureuses. Cela est d’autant plus facile que le champ est libre, tout est à écrire, tout est à faire, les pages blanches ne demandant qu'à être abondamment noircies.
Avec le temps, forcément, chacun évolue, à son rythme. La plume s'affirme et la fonction du blog évolue parallèlement. 
...
Toutefois, parce que chaque individualité est singulière, chacun racontera à sa façon et d'une manière différente, selon des mots qui lui seront propres, les petites aspérités de sa vie quotidienne et portera son regard là où le notre ne se serait peut-être jamais arrêté, à l'instar du photographe qui, à chaque coup d'obturateur, capture un instant, une lumière, une ambiance, des gestes, des attitudes, des perspectives selon des critères qui lui seront propres et qui feront de cette photo un cliché unique, même si le sujet lui-même a déjà  été photographié mille fois. Au fond qu'importe...? La vie est un éternel recommencement et quoique nous nous efforcions de soutenir le contraire, nous marchons dans les pas de ceux qui nous ont précédés. 

Bigre ... il y en a des choses à dire !

Blog

Si l'on devait filer la métaphore de la relation amoureuse [pour autant qu'elle soit adaptée ... mais j'y reviendrais plus tard], le temps n'est pas un ennemi mais un paramètre à adopter pour bénéficier des avantages non sans oublier quelques inconvénients. Parce qu'écrire un blog, oui cela prend du temps.

Le temps de trouver un ton, un angle, une approche, de répondre à une envie, un besoin, de conforter une démarche dont je suis d'accord qu'elle est souvent d'ordre cathartique [n'oublions pas le nombrilisme de certains cependant, ce dont je n'estime pas être indemne mais je veux croire qu'il s'agit davantage d'un jeu me concernant]. Ce temps s'écoulant, l'exercice est plus aisé mais probablement plus lassant pour celui/celle qui ne fera pas l'effort de consacrer à ses écrits l'énergie et donc les minutes nécessaire à leur construction. La superficialité et le temps ne font pas bon ménage dans l'écriture d'un blog comme dans d'autres activités. "Avec le temps va tout s'en va" chantait Léo, oui et non.
Les doutes parfois mais le plaisir pas toujours.

Je réprouve en partie l'analogie de la relation amoureuse dans la mesure où cet exercice particulier consistant à écrire [et écrire au quotidien pour ce qui me concerne] peut ne pas être fondé prioritairement sur l'échange à l'inverse d'une relation amoureuse où ledit échange est indispensable. S'il y a certes un partage [par définition puisqu'on publie un contenu que l'on met à disposition d'autrui], il peut aussi n'être destiné qu'à assouvir les besoins primaires l'auteur. Et c'est là que l'amour ne colle plus, outre le critère de partage comme précédemment évoqué.
Bien sur, des démarches alternatives permettent de s'inscrire dans un échange, on connaît même des gens qui n'écrivent que pour susciter le désir, flatter leur ego voire se mettre en scène. En cela, le jeu de séduction opère et nombreux sont ceux qui tombent dans un miroir aux alouettes qui généralement ne donne pas lieu aux plus longues pages à lire.

Et puis, il en est d'autres qui écrivent pour eux, non sans oublier que leur vision, leurs mots, leur vie ou leurs expériences susciteront probablement un écho chez des lecteurs plus ou moins assidus. Je fais partie de ceux-là qui aiment écrire, qui aiment raconter sans trop se raconter, qui affectionnent particulièrement le jeu des styles et des vocables, qui s’enivrent de cet exercice dont finalement ils n'attendent pas grand chose d'autres que quelques signes de temps à autres. Parfois, une anecdote sur un complexe de couleur de cheveux permet d'ériger un pont entre deux garçons que rien ne semblait pouvoir réunir. Un ton ou une façon de regarder la vie accroche aussi ceux qui se croyaient isolés dans une attitude comparable. Oui, (se) raconter sa vie fait sortir de l'ombre ceux qui avaient vocation à y rester sans ces bouteilles à la mer lancées au hasard. Nonobstant les déceptions de ceux qui ne seront jamais à la hauteur des espoirs que ledit partage aurait pu laisser imaginer, cette magie est une adrénaline savoureuse qui ajoute au plaisir solitaire de l'écriture.

Pour autant et c'est bien le sujet, la durée permet-elle d'être toujours aussi digne d'intérêt ?
Je ne prétends pas être intéressant tous les jours, mais j'avoue ne pas vraiment m'en soucier considérant que je n'écris pas pour un public, j'écris pour moi.
J'écris tous les jours pour que la flamme que j'entretiens continue de m'éclairer et, partant, celles et ceux qui trouvent un intérêt [dont j'apprécie mal la teneur mais que je ne récuse pas] à ce que je raconte dont j'ai, depuis le départ, considéré qu'il devait correspondre au champ des possibles le plus large. Oui je parle de sexe, je fais dans l'émotion, je brasse des idées, je combats des tartuferies, je m'indigne régulièrement comme je m'enthousiasme fréquemment. J'écris ce qu'est ma vie, avec les sensations qui s'y trouvent. Je n'échappe pas à la banalité [l'exercice quotidien étant redoutable en la matière] mais le risque d'un intérêt s'émoussant avec le temps ne vaut que si l'on écrit que pour les autres, pour un public, pour servir une démarche qui est finalement autre que la mienne.

J'ai fait le choix de ne pas écrire pour celles et ceux qui me lisent dans la mesure où je ne veux pas écrire ce qu'ils attendent, j'aime les surprendre, je mets un point d'honneur à ne pas être là où ils imaginent que je serai ... ce faisant, je les intègre évidemment dans ma démarche éditoriale mais ils n'en sont pas le centre. Alors, l'intérêt qu'ils me portent évolue avec moi, avec ma vie et mes envies. Si j'avais fait le choix de raconter ma vie de célibataire et mes rencontres, j'aurais été prisonnier d'une période de mon existence. Ce n'est pas le cas : je parle de tout, je parle de moi ... je n'ai qu'une limite : Zolimari exige que nous conservions un anonymat salutaire. C'est facile à respecter, c'était également la ligne jaune que je m'étais fixée au départ.

Renouveler l'intérêt ... ce n'est pas nécessaire en tant que tel, c'est surtout coller à ce que l'on veut faire et écrire qui est important.
C'est d'ailleurs pour cela que j'ai prononcé l'arrêt du 25 mars 2016 : j'ai ressenti être prisonnier d'une machine qui m'échappait, ne plus pouvoir être à la hauteur de ce que je m'étais fixé en terme d'exigence et de contenu. J'ai décidé d'arrêter en ne sachant pas que je reprendrai voire même si tôt. J'ai songé à recommencer autre chose, j'ai cherché une façon de rebondir ... et l'ennui est venu en sorte qu'il m'a poussé à reprendre après dix années quotidiennes le chemin d'une bafouille régulière dont l'intérêt ne vaut qu'à la lumière de mon seul jugement. J'ai encore et toujours des choses à raconter, les premières fois ne sont pas épuisées, il y aura encore des billets remplis d'un spleen accablant et des embrasements superficiels. Si tu m'as rencontré, tu sais alors que je suis comme j'écris.

Nombreux sont ceux qui ont cru au personnage ou au recours à la facilité consternante ... je n'en suis pas exempt. Mais Twitter ou Facebook n'offrent pas le plaisir que j'éprouve encore aujourd'hui à écrire ce que je pense, la facétie jubilatoire à faire un jeu de mots lamentable dans un titre aguicheur ... 
Pour autant, je n'oublie pas que j'ai lassé, j'ai déçu autant que certains lecteurs que je croyais indéfectiblement sociétaires de cet endroit m'ont lassé ou amèrement déçu. C'est la vie. Je suis un garçon entier : quand j'aime une fois, c'est pour toujours. Quand je suis fâché aussi et Dieu sait qu'il faut y aller fort pour me fâcher.

Tous les jours, tu lis UNE VIE DE TTO et non pas LA VIE DE TTO. La bascule viendra un jour probablement et la lumière se fera peut-être sur ce que je cache encore, peut-être. J'ai entamé ces billets avec l'ambition de livrer un bulletin paroissial sur moi, sur mon époque, sur mes envies et mes émotions. La démarche initiale est intacte, j'ai juste profité de la récurrence de l'exercice pour affiner certaines choses et rendre moins amateur d'autres choses. Que j'intéresse ou pas n'est finalement pas le propos, j'ai surtout à coeur d'écrire ici une partie de ma vie, comme un témoignage de quelque chose dont je suis fier parce que, si elle n'est pas extraordinaire, elle est remarquable au sens premier du mot. Et c'est déjà pas mal ...

Tto, never bored

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Commentaires
N
Bon... et ce blog XXX que tu tiens et dont tu parles de temps à autre??? On peut enfin avoir le lien?
Répondre
N
Bah et alors? Tu n'écris pas pour nous?<br /> <br /> <br /> <br /> Moi qui pensait lire :<br /> <br /> Je veux écrire pour ceux<br /> <br /> Qui sont loin de chez eux<br /> <br /> Et qui ont dans leurs yeux<br /> <br /> Quelque chose qui fait mal<br /> <br /> Qui fait mal<br /> <br /> Je veux écrire pour ceux<br /> <br /> Qu'on oublie peu à peu<br /> <br /> Et qui gardent au fond d'eux ...
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