Au sortir d'une semaine haute en couleurs, je suis ce que les anglais appellent "exhausted".
Ce n'est pas que je travaille plus que d'ordinaire [remarque, à force de faire du 7h45 > 20h ... y a un moment où les limites sont atteintes ... comme la tarte du même nom]. Ce n'est pas que j'ai plus de pression de coutume [vu que tout me tombe dessus et que le Liban des années 1980 c'est un peu le Club Med par rapport à mon quotidien]. Ce n'est pas non plus que je croule sous le sommeil [puisque je vais péniblement atteindre les 10 heures de sommeil cumulé en trois jours consécutifs]. Ce n'est pas non plus que je bosse comme un acharné mon blog pour quand je ne serai pas là la semaine prochaine [puisque je n'ai écrit que 4 billets sur 28].
C'est qu'il y a des semaines comme ça qui sont vaguement uniques et, malgré la fatigue intense et quasi extrême, qu'importe l'abandon de forces puisqu'il s'agit de vivre complètement des moments un peu uniques.
Il m'est impossible de tout te raconter dans le détail mais j'ai eu l'occasion de toucher du doigt quelques vérités que l'on ne rencontre que trop occasionnellement. D'une méprise qui m'a un peu vexé parce qu'elle me cantonnait encore et toujours au statut de queue-sur-pattes obsédé, il en est sorti une discussion intéressante permettant de pulvériser une fausse impression.
Et puis, à la faveur d'un éloignement ponctuel me condamnant à deux soirées de pur célibat [mais Dieu sait que j'ai été sage], nous avons eu des échanges comme rarement ... Comme s'il s'était agi d'une prise de conscience fulgurante, je crois que nous n'avons pas eu souvent d'échange de cet acabit. Tout y est passé et particulièrement un point au sujet duquel il est euphémisant de dire que les marges de progrès sont importantes. Je te mentirai si je te disais que ce la ne m'a pas retourné un peu beaucoup, de voir à quel point la question était instruite nonobstant les minutes qui passent ... jusqu'à 2h30 du matin !
Oui ... comme pour conjurer la peur qui fut la sienne, il a appuyé sur le turbo. C'est souvent ainsi que les choses fonctionnent en application de la fameuse théorie de l'électrochoc et de l'élastique. Question de confiance aussi ...
Je ne nie pas être assez rude dans ces moments là où je déroule un argumentaire assez implacable mais c'est le prix de ma patience extrême aussi. Avec d'autres choses dont je tairais la teneur, je suis un peu chamboulé ... et je me surprends finalement à avoir changé brutalement mon regard sur tout un tas de choses, comme si celles-ci devaient ne plus être aussi émoustillantes, comme si ces ping-pongs gazouillants avec des garçons exhibitionnistes n'étaient plus un jeu si amusant d'un coup d'un seul.
Difficile dès lors de me lancer dans les nombreux billets à écrire dont j'ai minutieusement établi le programme rigoureux jusqu'à la fin du mois d'avril ... J'avais, hier soir, la tête ailleurs et même mon immersion dans l'univers du porno gay brésilien [à la suite d'une suggestion d'un lecteur avide de connaître mon avis sur cette très intéressante question] a été superficielle. C'est dire ...
Et puis ... dans mes pensées un peu en altitude, j'ai eu une bonne surprise. Outre quelques textos amoureux et témoignant d'une envie notamment physique de me retrouver, j'ai croisé à la télévision un opéra ... mon opéra préféré.
Exténué d'avoir si peu dormi, d'être trimballé dans tous les sens, d'être un peu ému d'avoir lu et vu des choses qui tranchent par rapport à la procrastination et les évitements ordinaires, voilà que "les pêcheurs de perles" avaient décidé de m'enchanter hier soir. J'avais prévu d'échouer dans mon lit bien vide ... j'ai retardé ma position horizontale de plusieurs dizaines de minutes pour me laisser bercer au son des mélodies de Bizet et des errances de Nadir.
Ouais, cette semaine aura été une succession d'instants uniques et savoureux en définitive, même si je la finis défoncé et sur les rotules.
Tto, qui aime bien
Deux soirées de célibat et... tu ne m'as même pas invité à dîner?