Les gens ne le savent pas mais la soirée de l'année, c'était peut-être hier soir ...

En fidèle lecteur assidu de cette colonne, tu n'ignores plus depuis le 22 janvier dernier que Waquete éprouve quelques difficilutés à accepter de fêter son anniversaire. Un billet élogieux et un texto idoine plus tard, il pensait être débarrassé de l'affre annuel consistant à sacrifier à la tradition de l'anniversaire ... ça c'était sans compter sur MelleIsa et ton serviteur ...

Le 29 décembre dernier, j'étais au travail en train de finir mon déjeuner de working boy totalement débordé par les dossiers tous plus urgents les uns que les autres tandis que le commun des mortels comatait entre deux réveillons quand une idée m'est venue ...

Cette bouteille à la mer a rapidement reçu les foudres de Waquete comme tu pourras le lire ici mais qu'importe, la grenade était dégoupillée et c'était, sans qu'il ne le sache, déjà trop tard.

Parce que oui, ce tweet officiel [démontrant que je suis tout sauf fourbe puisque j'annonce ce qui va se passer] a été le point de départ d'une conversation privée nourrie, intense et volumineuse ... mais ça Waquete ne l'a jamais lu et n'en lira jamais toute la substance [peut-on souhaiter cela à quelqu'un puisque le nombre de messages échangés doit clairement approcher les 3.500 ?].

Bref, l'idée lancée, il a fallu constituer la liste des invités, puis trouver une date, monter un stratagème, caler l'ambiance, trouver une accroche et peaufiner jusqu'à la perfection le déroulement de cette soirée qui devait être mémorable. A coups de questions innocentes, de tâtonnements quasi-invisibles, de partages et du reste, nous sommes parvenus à créer l'effet de surprise. Il faut dire que la poiscaille nous a bien aidé puisqu'à l'invitation de MelleIsa pour une expo à la date dite, il a décidé d'inviter pour le dîner Zolimari et moi. Quelle bonne idée ...

C'est là que le fameux "fallait pas les inviter" prend toute son ampleur. Dans l'ombre, nous avons fait venir des fidèles de contrées provinciales à peine civilisées. Nous avons donné le thème "cadeaux pourris" à cette réunion surprise. Mais ne te leurre pas : ce n'est pas par manque d'originalité, c'est que Waquete est friand d'offrir à quelques uns [toujours les mêmes d'ailleurs] des cadeaux épouvantables comme des CD de Johnny Hallyday ou André Manoukian ou encore une compilation de flûte de pan. Devant tant de haine et parce que le changement c'est maintenant, nous avons donc pris le parti de faire cesser une telle méchanceté en soignant le mal par le mal.

Alors certes ... j'entends encore les cris d'orfraies au départ : "Oh le pauvre", "vous êtes vraiment sûrs qu'il ne va pas mal le prendre", "oh c'est immonde". Tout cela venant de ceux qui n'avaient pas eu à subir les foudres du principal intéressé, je me suis chargé de leur expliquer le schéma stratégique d'une telle opération. Tôt ou tard, ça leur tombera dessus. Après, tout est question de savoir s'il veulent subir ou faire subir. Surtout, tout était question de savoir s'ils voulaient gâcher la seule chance qui existe de tuer l'adversité inéluctable dans l'oeuf ou non. 

Face au manque d'idées et de pratique évidente d'une partie de l'assistance, nous avons fait ce que tout bûcheron fait quand il est dans le grand nord au fin fond d'une forêt et qu'il entend les ours rôder ... nous avons attisé le feu et lui avons donné quelques bûches propices à un embrasement formidable. Et comme ces jeunes pousses [euh ... tout est relatif quand même] étaient plus prometteuses que nous ne l'avions imaginé, le terreau s'averra très très fertile [à telle enseigne qu'avec MelleIsa, nous en sommes venus dans les dernières heures à nous dire que nous avions probablement enfanté un monstre].

Après diverses machinations et entourloupes, tout le monde était positionné au restaurant [que Waquete a choisi, c'est ça le côté smart de la chose] quand l'invité d'honneur est arrivé. N'ayant rien calculé pendant deux secondes, il a rapidement compris le traquenard en s'asseyant. Constatant un sourire figé témoignant d'une évidente panique, nous avons fait monter la sauce, en lui racontant toute la préparation ce qui lui a permis de s'expliquer quelques bizarreries qui prenaient désormais tout leur sens.

Et puis, au cours du repas, l'ouverture des cadeaux pourris a commencé. "Je crois que je n'ai jamais vu une déferlante pareille" a témoigné Zolimari qui, pourtant, en a vu des belles [... déferlantes hein].
Il est impossible de te montrer des photos de tout cela. Imagine seulement cet homme soucieux de ne jamais être au centre de l'attention déballer un boa rose, des ustensiles de cuisine cochons, des disques d'Hervé Vilard et Christian Morin, une rainbow-perruque, des chaussons avec de gros zizis dessus [qu'il a bien caressés cela dit] et, entre autres, un bonnet phallus qui a achevé les autres tables du restaurant médusés devant tant de ... tant de ... bonheur !

Oui, c'était un peu le Superbowl de Waquete hier, sa finale de Coupe du Monde de l'horreur. Il a ramassé ses dents toutes les trente secondes pendant plus de quatre heures et tout le monde a passé un bon moment, même lui [ah si si, il a dit merci à tout le monde !!! Bon ok, il a expliqué qu'il lui fallait d'urgence de nouveaux amis, mais ça c'est pour la blague].
Au final, c'était un moment mémorable ... chavirant même quand tu envisages que tant de gens qui ne se connaissaient pas forcément ont réussi à se fédérer pour l'honorer à ce point dans un tel gang-bang du cadeau pourri, c'est touchant je trouve. Et qui peut s'enorgueillir d'avoir autant d'amis qui ont tant pensé à lui pendant autant de temps ? Définitivement, Waquete n'a pas besoin d'ennemis !

Bon après ... peut-être qu'il y réfléchira à deux fois avant d'inviter MelleIsa et ton serviteur à nouveau. Mais tu sais quoi ? Je crois qu'il aime ça ...

Tto, ravi !