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une vie de tto
13 octobre 2015

Le piège

le piège

Dernièrement, la réalité m'a frappé : j'ai échoué totalement, définitivement et de la plus remarquable des manières.

En connaissant de plus en plus celui qui partage ma vie, j'avais d'abord trouvé curieux puis insupportable qu'il m'isole de sa famille au point même que j'avais fait un vibrant réquisitoire sur le fait qu'il ne m'assumait pas et qu'il me niait dans sa vie. Lorsque son grand-père était décédé, j'avais vécu comme une insulte profonde le fait de ne pas figurer sur le faire-part alors que la copine de son frère, pas plus mariée avec son frère que moi avec lui, était désignée.

Lors des premières entrevues, j'avais exigé de ne pas être présenté comme "un ami" sans parvenir à être présenté comme celui qui vivait avec Zolimari, la culture du non-dit dans cette famille étant d'une force telle que le sujet n'avait finalement jamais été abordé frontalement. Pourtant, j'étais persuadé qu'avec le temps, les angles s'arrondiraient et que l'on parviendra à émigrer vers une situation plus normale et qui ne soit pas ce Waterloo permanent d'une défaite annoncée avec les peines et les douleurs de noeuds qui prospèrent depuis tant d'années. J'étais persuadé que ma logique l'emporterait, parce que j'étais l'ambassadeur d'une normalité et que j'avais survécu à des blocages familiaux autrement plus compliqués ... mais finalement différents.

C'est ce piège qui se referme sur moi depuis plusieurs semaines. C'est cet engrenage qui me rattrape parce que finalement, en essayant de pousser la porte et en aidant Zolimari à le gérer différemment, j'ai créé un appel d'air qui, à l'instar d'un peu d'oxygène, ravive finalement un feu qui ne s'éteindra jamais que par la mort. Oui, je dois m'y résoudre : Zolimari avait raison et j'aurais du m'absentir de croire que je pouvais aider cette famille. Aujourd'hui, je suis pris dans l'engrenage vicieux d'un affrontement permanent où aucune limite n'est imposée puisque tout est permis.

Alors oui, au même titre que ce combat n'est pas celui de Zolimari, la guerre totale que se livrent ses parents est destructrice et n'est surtout pas la mienne. Je n'ai pas à prendre pour moi les arguments de l'un contre l'autre, les clashs à répétition, les emportements vociférants, les quêtes forcenées à l'existence quitte à oublier tous les principes élémentaires. J'ignore qui est le plus fautif, je ne veux pas le savoir.

Je sais seulement que mon premier diagnostic est erroné : la situation est irrémédiablement compromise et insoluble. Je l'ai compris lorsque j'ai assisté à une engueulade pour un gâteau l'hiver dernier, quand j'ai revu ce que la colère peut provoquer, ce qu'elle autorise à dire comme horreurs et, depuis, j'ai peur. C'est bête mais j'ai peur qu'un jour, tout cela aille trop loin et que, sous l'emprise de la colère et parce qu'un couteau sera au mauvais endroit à ce mauvais moment, cela tourne mal. J'ai peur que l'issue ne puisse être que fatale. J'ai très peur de voir s'abîmer mon Zolimari dans ce théâtre tragique qui ne le concerne que parce que son père et sa mère n'ont jamais eu le courage de se résoudre à la séparation alors qu'il n'y a plus que la haine qui les unit. Ces histoires là finissent toujours mal ...

Aussi, samedi dernier lorsqu'il me l'a proposé, j'ai demandé à Zolimari si cela le dérangeait que je ne vienne pas les voir avec lui.
"Tu ne veux plus aller les voir" m'a-t-il déjà lancé plusieurs fois. Je ne dis pas "non" mais je ne réponds pas tant j'ai honte d'avoir failli dans mon analyse et d'avoir essayé sans y parvenir. Le piège se referme et je l'avoue, je suis impuissant à trouver les mots pour aider Zolimari. Ma priorité est de me préserver du chantage affectif auquel il est sujet, de le préserver aussi et de l'en sortir ... je considère que deux adultes qui ont décidé de se détruire n'ont pas le droit de l'emporter par le fond comme ils le font, inconsciemment.

Tto, en plein traquenard

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Commentaires
C
L'ostéo avait raison. A un moment il faut lâcher prise et penser à soi ;)
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