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une vie de tto
17 juin 2015

Le bac à lauréats a commencé

Philo bueno

C'est mon marronnier et c'est à cela que je sais que l'été arrive ! Le bac philo est arrivé et, à l'instar du Beaujolais nouveau pour les alcooliques qui n'ont plus d'estomac et soignent leur cirrhose, je suis tout émoustillé à l'idée de découvrir les sujets diaboliques auxquels il est proposé de répondre cette année.

Prenons les sujets les uns après les autres ... et constatons ensemble avant de jeter quelques idées sur le papier [ce qui témoigne du fait que non, je ne fais pas tout le temps de la conserve écrite il y a 30 jours, je te fais du frais !!!] qu'il y a plein de choses à dire cette année encore et que le sujet de l'art donne lieu à beaucoup de développements !! Voilà une bonne occasion de nourrir le débat [et je ne dis pas seulement cela en préparant un truc spécial pour Mr Bidule que je n'oublie pas]. Alors donc ...

Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ?
Ah la morale ... Evrest de la philosophie avec les passions, la morale confrontée au vivant est un sujet qui revient avec une régularité telle qu'il n'est pas bien difficile de le préparer comme il faut. En effet, combien de fois a-t-on eu "Faut-il respecter les hommes qui nient l'humanité ?" ou autres ... Sauf que là, il y a plein d'autres notions qui rentrent en compte comme la notion de devoir ... d'où une ouverture sur l'idée de la société et de la contrainte sociale. En outre si le "tout être vivant" amènera clairement à parler des criminels contre l'humanité ou de sujets polémiques comme où commence le vivant [salut les anti-avortement !!!], voilà un beau sujet quand même. Et je ne te parle pas de la notion de respect qui sonne en écho du devoir et sa perspective sociale ... Oui, celui-là, je dis qu'il est pas mal comme sujet mais potentiellement large et donc le risque de hors sujet est important.

Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?
La philo, c'est le royaume de l'introspectif aussi ... Et c'est en cours de philosophie que je me suis rendu compte que je n'étais pas fataliste parce que j'ai compris qu'on pouvait tout changer quand on le voulait pour autant que la volonté y soit. La liberté en somme ... Et là, ce sujet n'est rien d'autre que cela en fait ! Après avoir ouvert sur ce qui constitue l'être en tant que tel, c'est clairement sur le conditionnement social, moral et historique que je serais allé. Je vois super bien mon plan en thèse, antithèse, synthèse pour expliquer que l'on n'est rien sans son passé, qu'il ne fait pas tout et finir en disant le passé de chacun n'est rien d'autre que le plot de départ de la course existentielle en quelque sorte. Et d'ailleurs, en conclusion, je me serais interrogé pour dire qu'il est finalement bien difficile de pouvoir savoir qu'il l'on est et quand pouvoir l'apprécier dans la mesure où le passé n'est pas suffisant pour le savoir et que c'est bien au seuil de la mort qu'on pourrait légitimement disposer du maximum d'élements pour conduire cette réflexion. Ouh la la, ça va loin !!!!

La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle elle appartient ?
Sujet sociétal s'il en est, j'adore ce genre de réflexions ! Et puis là, tu as tout : la société, la conscience, autrui, la vérité avec le mythe de la caverne ... c'esrt le catalogue parfait !!! Sauf que la formulation du sujet invite clairement à devoir répondre par la négative et cela, je n'en suis pas bien certain. Ouvrir sur des approches historiques témoignant du fait que l'individu était moins central sociétalement parlant était possible, parler du communisme avec la négation factice de l'intrêt individuel ... oui, il y avait de quoi dire que oui et que non. Mais pour la synthèse, j'avoue que j'aurais été bien embêté parce que je ne suis pas certain d'avoir une réponse tranchée à cette intéressante question. Surtout, je pense que non, la conscience de l'individu dépasse la société à laquelle on appartient, ne serait-ce que parce que des concepts [l'humanité notamment] dépassent les constructions sociales. C'est même d'autant plus certain que sinon, les sociétés confrontées les unes aux autres ne seraient pas intelligibles. Mais voilà un sujet qui se discute beaucoup ...

L'artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?
Et c'est parti pour la série artistique et là, c'est toujours du bonheur !!! Moi, ce sujet, je l'adore. Outre le fait qu'il faut beaucoup parler de l'art dans tous les sens et des buts de celui-ci, c'est surtout le terme "comprendre" qui est, de mon point de vue, le sujet central du sujet. Une oeuvre d'art apprend-elle quelque chose ? Une oeuvre d'art, au moyen de laquelle l'artiste transmet quelque chose, est-elle nécessairement une démarche intellectuelle provoquant une réflexion ? Quid de la sensibilité, de l'émotion voire de la passion en la matière ? L'art et la raison font-ils bon ménage en quelque sorte ou sont-ils ennemis jurés ? Et puis, "quelque chose à comprendre" d'accord mais sur qui et sur quoi ? Finalement ... faut-il faire de l'artiste un intermédiaire, un interprète, un messager ? Parle-t-il de lui lorsqu'il fait les Colonnes de Buren, seulement de son époque quand Koons fait un chien en plastique, des autres quand le Caravage dessine ses fabuleux clairs obscurs ? Fichtre ... il y en a des choses à dire tu vois ...

Une oeuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?
En écho au sujet précédent, voilà là aussi une intéressante question qui revient à savoir ce qu'est l'art et ce qui motive la démarche artistique finalement. Trivialement, je pense que oui, une oeuvre d'art a toujours un sens en ce qu'elle exprime forcément quelque chose. Même une toile blanche avec une goutte de ketchup fait sens. On peut considérer que c'est abscons mais cela a un sens. Quelle oeuvre d'art n'aurait pas de sens finalement ?? Moi, je suis intimement persuadé que l'art n'existe que parce qu'il fait sens, qu'il explique quelque chose ou qu'il provoque quelque chose. Tout ne doit pas nécessairement être compris ou intelligible ... mais tu vois, quand je vois les photos de Mr Bidule et ce qu'elles m'évoquent, oui je suis persuadé qu'il y a un sens. Même l'art abstrait a un sens, l'art pornographique aussi, l'art minimaliste évidemment et encore plus l'art contemporain. Après on adhère ou pas à la démarche de l'artiste mais peut-on, pour autant, nier qu'il a voulu donner du sens à sa création ? Si tel est le cas, on ne parle plus d'artiste mais d'une forfaiture.

La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité ?
Et voilà le sujet piège ! Ah ça oui parce que la réponse est évidemment négative et heureusement. Heureusement que la politique échappe à l'exigence de vérité, heureusement que l'on ne dit pas tout ou que l'on ne s'astreint pas à tout révéler sinon ce serait une espèce de démocratie populaire directe dont on sait bien qu'elle est un fantasme et surtout inefficace. Pour autant et c'est là que cela se raccroche à l'idée philosophique de la vérité et de l'apparente vérité, la politique doit nécessairement présenter les caractéristiques de l'apparente vérité. C'est même à cela que sert l'art de la rhétorique ... faire passer, par l'art du discours, l'adhésion et donc l'idée que l'argument est fondé, acceptable et même criant de vérité. En outre et avec un cynisme que tu me connais, je persiste à considérer que l'exigence de vérité ne vaut pas en permanence. C'est le problème de l'Histoire l'exigence de vérité, la politique c'est le jeu du pouvoir et de la chose publique en un temps plus court. Du coup ... la vérité d'aujourd'hui qui sert au jeu politique est de moindre valeur que la vérité finale qui confère davantage à l'Histoire. Et c'est cela qui constituerait ma synthèse : la politique a une exigence de vérité mais pas immédiate.

Tto, qui trouve que les sujets de l'année auraient pu être un peu plus corsés

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Commentaires
J
Le cas Vincent Lambert aurait été un parfait exemple pour le sujet numéro 1.Les procédés barbares (privation de nourriture et d'hydratation) par lesquels on se propose de l'euthanasier quand d'autres méthodes plus douces existent, posent totalement la question du devoir moral à respecter l'être vivant, y compris dans la façon de lui administrer la mort. Sans doute aurais-je fais un parallèle avec l'animal dont personne n'aurait admis qu'on lui inflige, par devoir moral, d'être euthanasié de façon aussi barbare et sans doute aurait-on eu des centaines de milliers de signatures de pétitions diverses et variées pour dénoncer ce type de mort si on s'était proposé d'en user pour un animal. S'il y a un devoir moral à respecter l'être vivant, est-il normal qu'il soit moindre quand l'être vivant est un homme, fût-il lourdement et irréversiblement handicapé, qu'un animal ?
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N
Pour être franc... Hélas, 3 fois hélas!!! :-(<br /> <br /> Je ne suis ni BHL, ni J.F Revel (vieux souvenir perso de lecteur), ni... Diderot (là encore vieux souvenir agréable).<br /> <br /> Bref je suis bien heureux de ne pas avoir à passer mon bac cette année!<br /> <br /> D'autant que, de toute façon, à l'époque mon 2 (ou 3, je ne sais plus) en philo... fait que je ne l'ai pas ce diplôme. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais ce qui est certainement difficile aujourd'hui l'était un peu moins au millénaire précédent et, lorsque je me retourne, que je regarde le chemin parcouru sans bac, je suis plutôt content de ce que j'ai fait, construit et vécu malgré l'absence cruelle évoquée ci dessus.<br /> <br /> C'est peut être ça la vraie définition de la philosophie! Non?<br /> <br /> (yes, j'ouvre le débat ;-) )<br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit en préambule: j'aurais opté pour le 6ème sujet... vilipendé la classe politique entière, construit un réquisitoire à la Robespierre, plaidé pour une nouvelle révolution sanglante!<br /> <br /> Une 6ème République Bordel de Merde!<br /> <br /> Une Nouvelle Donne quoi!<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, je me serais encore pété un 2 en philo car, en plus, j'aurais eu la malchance de tomber sur un Corrector donneur de leçons tentant désespérément de m'écraser de sa suffisance intellectuelle<br /> <br /> ;-)
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E
Sur le 1 j'aurais surtout parlé d'écologie et de tous ces êtres vivants d'autres espèces dont on se soucie peu et sur le 4 j'aurai plus vu l'artiste au spectacle que dans l'œuvre objet, mais quel brio pour nous esquisser ces copies imaginaires !
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E
Sur le 1 j'aurais surtout parlé d'écologie et de tous ces êtres vivants d'autres espèces dont on se soucie peu et sur le 4 j'aurai plus vu l'artiste au spectacle que dans l'œuvre objet, mais quel brio pour nous esquisser ces copies imaginaires !
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C
Heureusement qu'ils ne l'étaient pas plus, corsés...<br /> <br /> Le premier est un sujet sur Kant. Comme premier exemple, la guerre viendrait plus logiquement avant les criminels contre l'humanité.<br /> <br /> La dernière phrase du second commentaire est totalement incompréhensible.<br /> <br /> Dans le troisième, la caverne de Platon n'a rien à faire!!<br /> <br /> Le quatrième commence par un hors sujet! "Comprendre" et "apprendre", ce n'est pas la même chose!<br /> <br /> Le cinquième tourne en rond. Faudrait quand même qu'il y ait un sens dans le commentaire!<br /> <br /> Le sixième détend le correcteur! Il enrichira son bêtisier: "la réponse est évidemment négative et heureusement. Heureusement que la politique échappe à l'exigence de vérité," Une affirmation et le développement du contraire! :)
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