C'est bien gentil de parler de bambous magiques pendant des jours et des jours mais, à la finale, ça va pouvoir avoir pour conséquence de te jeter dans la luxure la plus épouvantable : celle de la masturbation, histoire d'apaiser tout ce désir que les images ou même les propos pourraient éventuellement susciter [ah ... "susciter" ... quel joli mot] ! Sauf que même pour la branlette, il y a matière à dire et même à t'en apprendre !!! Décidément, cette décade du Bambou Magique met les petits plats dans les grands.

Nan parce que bon ... se branler ok, mais bien se branler c'est mieux ! Alors comment bien se branler ? Je sais bien que je ne m'adresse pas à des novices et que chacun a sa technique [même si je crois me souvenir qu'à la force du poignet, il est des travaux domestiques qui pourraient aider à être plus performant]. En fait, on va simplifier les choses, il y a trois grosses techniques de masturbation masculine.

La branlette archaïque : Tout est basé sur la tension musculaire. Dans les fessiers, le périnée, les cuisses, tout est tendu comme un string moldave. On exerce des crispations, des tensions, on stimule parfois un autre endroit du corps avec la main [la bouche, les tétons, les testicules, les fesses ...]. L’excitation monte assez rapidement au point que cela peut arriver en quelques secondes. La plupart du temps, rien n'est fait avec les mains et c'est le corps qui s'appuie contre un coussin, un objet rigide qui glisse comme le rebord d’un lit ou un meuble. C'est archaïque, quand je te le dis !!!

La branlette mécanique : Là, les mains ont une importance cruciale ! Il s'agit d'exercer un mouvement de va et vient régulier et rapide sur le pénis avec une main plus ou moins encline à entourer ou pas la queue. Bien souvent, le corps est tendu, arque-bouté voire même dans des positions invraisemblables, la respiration n’est pas fluide parce que ce sont finalement des pics d'excitations qui se rapprochent les uns des autres. On va la jouer culinaire ... c’est comme un soufflé : si on casse le rythme, l’excitation retombe. Et Dieu sait qu'il ne faut pas grand chose ... [c'est là que le porno a de redoutables avantages parce qu'on recolle tout de suite en un rien de temps]. L’homme peut rarement contrôler son éjaculation mais les professionnels de la branlette y arrivent néanmoins et c'est à force de retenue qu'en usant de la sorte, il n'est pas impossible que la mécanique donne lieu  à un super tour de circuit !!!

La branlette ondulatoire : Mais qu'est ce que c'est que cette bite là ? Euh cette bête là ?? C'est facile : tu as une queue, tu as une main ... tu as donc tout ce qu'il faut ! En fait, ce n’est pas la main qui bouge autour du sexe, mais le sexe qui bouge dans la main. Tu vois le genre ? Il est grandement conseillé d'opérer une bascule du bassin. Pareillement, il est clairement encouragé de s'en remettre à un corps qui soit souple avec une respiration fluide et pleine. Tout repose sur le fait de jouer sur le rythme, l’intensité. Le bassin ne doit pas être rigide. Il faut le propulser en avant à la manière d'un cow-boy qui sort son revolver. Bien sur, l'excitation peut venir plus vite que prévu mais il faut clairement veiller à ralentir le rythme pour laisser le temps au cerveau de conscientiser l’excitation. Plus une action est lente, plus l'action du cerveau sera déterminante et, à force, le fait d’aller lentement permettra au cerveau d’emmagasiner le fait que cette nouvelle façon de faire est super excitante. Ce n’est donc pas mécanique, comme le mode précédent. La tension du corps est modérée et la jouissance plus intense et mieux diffusée.

Les champions de la branlette avouent clairement une préférence et un goût irraisonné pour la branlette ondulatoire, laquelle présente aussi le subtil avantage de pouvoir se pratiquer à deux !!! Bah oui, glisser son sexe dans sa main ou dans la main de l'autre ou une cavité créée artificiellement avec le corps de l'un ou de l'autre [voire des autres, soyons dingues !!!] rend la chose presque participative et moins égoïste.

Pourtant et même avec ce précis de la chose manuelle, tout n'est pas si rose dans l'univers particulier de la masturbation en 2015. 

Une étrange communauté virtuelle fait actuellement et depuis plusieurs années son petit bonhomme de chemin. Les "NoFap" mettent au défi les jeunes mâles de s’abstenir de "fapping" [en linguiste averti, tu auras traduit cette onomatopée anglaise qui désigne la branlette] pendant des périodes prolongées. La méthode recommande ainsi de se tenir à distance de toute pornographie et autre stimulation érotique artificielle.

Mais alors ok mais pourquoi ??? Le but consisterait à augmenter à terme leur puissance sexuelle, à améliorer leurs relations sociales et à optimiser leurs performances dans tous les domaines. Bah oui, la branlette c'est tellement mal et ça rendait déjà sourd, mais ça devient anti-social à force de perdre son foutre froid. On est donc tout proche des «superpouvoirs» et ça, c'est super rassurant pour les complexés qui ont du mal à s'astiquer comme il faut. "Superpouvoirs", c'est clairement ce qui est expliqué sur NoFap.com !!!

Plaisanterie ou pas, ce dogme nouveau est pris très au sérieux par une tripotée de jeunes hommes, qu'ils soient hétéros ou gays. On en trouve plutôt dans les milieux geeks mais en faisant quelques recherches, on s'aperçoit que cette "mode" est née en 2011 sur Reddit avec un fil intitulé: «Quand un homme ne se masturbe pas pendant sept jours, son niveau de testostérone augmente de 45,7%». Forcément, c'est le succès instantané, renforcé par des témoignages ahurissants expliquant que ça faisait passer l'achnée, que ceux qui s'abstiennent de se branler deviennent des piles atomiques de séduction ou des Everests de confiance prêts à arracher les yeux de Godzilla en faisant sa fête à Chuck Norris !

Mais en réalité, les NoFap n'ont rien inventé ... verser sa semence en vain est un horrible péché qui serait tellement affreux que l'homme en serait puni de toute façon. De la Bible [Livre de la Genèse 38:9] aux médecins hygiénistes du XVIIIe siècle, tout le monde est d'accord : se faire plaisir tout seul, c'est s'affaiblir parce que c'est se priver d'une substance vitale et synonyme d'énergie. D'ailleurs, les tenants de ces thèses ahurissantes le savent bien !!! Les athlètes de la Grèce antique, qui s’imaginaient qu’en giclant tous azimuts, se privaient d’une précieuse source d’énergie. Tu imagines donc bien à quel point cette décade est une hérésie pour eux et dans quelle mesure l'exposé des trois techniques détaillées au début de mon propos me promettent à l'enfer [7 fois par semaine au moins, c'est dire s'il n'y aura rien d'aléatoire là dedans]. Ça tombe bien, de cela je n'en ai rien à ... battre !

Tto, orfèvre en la matière blanchâtre