C'est toujours pareil, et tous les ans ça me le fait : je les tâte, je les soupèse, je les examine bien sous tous les angles.

Quelque part, il en va de ma santé mentale, justement parce que je n'aime pas que la moindre incertitude soit de mise en la matière, surtout s'agissant d'un sujet aussi important et quasi déterminant. Entendons-nous bien : je ne tiens pas à procéder à un inventaire à la Prévert mais oui, elles méritent que je m'y attarde malgré mon tableau de chasse déjà bien nourri et fourni ... juteusement abondant si je puis me permettre la formule.

Et précisément ... ce tableau de chasse qui m'en a fait peser des vertes et moins mures, des qui avaient du kilométrage comme certaines juvéniles et témoignant d'une fraîcheur séduisante, ce tableau de chasse me fonde aujourd'hui à pouvoir exercer ma sagacité et disposer d'un oeil certain [quand il ne s'agit pas d'une autre partie de mon corps que j'utilise afin de procéder aux examens liminaires requis avant de céder à la tentation]. Ce n'est pas rien et cela peut être lourd de conséquence que de n'avoir pas vu un détail qui prendra ensuite des proportions regrettables ... Oui, je veux avoir l'esprit tranquille et pouvoir, sagement, les contempler avec des yeux émerveillés, me repaître de leurs formes rondes ou plus ovoïdes, imaginer ce dont elles regorgeraient avec fécondité.

Quand Zolimari m'a pris sur le vif il y a peu, il a lâché un "Encore ???!!!" comme s'il s'était agi d'un pêché capital, d'une trahison à l'engagement solennel de ne pas succomber à nouveau ... Ah ça oui, il le sait bien, on revient toujours sur les lieux de son crime surtout quand il dispose de formes aussi agréables, trimballant la promesse qui va avec. Bah oui, "encore" parce que j'aime découvrir celles que je ne connais pas encore et, comme le monde est monde, il y en a partout ! Ma soif de nouvelles connaissances n'est pas prête de s'étancher. Qui sait, peut-être un jour ...

Certaines sont poilues, dorées, allongées, brillantes, nervurées, lisses comme une patinoire, déjà enduites, pailletées même si elles ont subi une préparation idoine, polies par l'effort et les cadences même parfois, piquantes même, lourdes ou plus légères, avec du relief ou moins d'aspérités ... ah ça, j'en ai vu des tonnes et j'avoue ne jamais m'en lasser. Il faut dire que la découverte est toujours un beau moment plein de promesses.

Quand je la saisis avec mes doigts, je l'enveloppe avec le creux de ma main aussi, je la tâte, je l'envisage sous tous ses aspects avec précaution pour ne pas risquer de faire quelque chose qui puisse affecter mon sujet. La distance respectueuse, le plaisir anticipé ... ah oui, j'en bave presque, j'ai des étoiles plein les yeux et tu pourrais me demander n'importe quoi en effet. Je suis captif, avide du vice qui est le mien, succombant inéluctablement mais voilà ... en avoir eu autant ne me rassasie jamais : j'en veux toujours et encore !

Quatre belles paires, voilà ce à quoi j'ai cédé lundi midi. Quelques unes m'ont rappelé des sensations passées, des visages connus, des expériences déjà éprouvées. Pourtant ... ces quatre paires là, je ne voulais y renoncer pour rien au monde, tout excité de pouvoir les compter parmi celles que je vais aimer regarder. Ah oui, je les regarde souvent, je me souviens de chacune ... il arrive aussi que je redécouvre la présence de certaines en remettant ensuite cette petite histoire qui nous unit. Zolimari me demande pourquoi je garde tout ça, moi j'aime bien ...

Lundi midi, j'ai encore investi pour que ma réputation de boullophile ne soit pas usurpée. C'est mon beau et gros sapin qui va être content parce qu'une si belle tige sans boules, c'est presque gâché.

Tto, qui en a partout et jamais assez