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une vie de tto
21 septembre 2014

La première fois que j'ai foulé le sol américain

2014 - PREMIERE FOISPour une première, c'en fut une et d'ampleur puisqu'après que j'ai pu souffler mes quinze bougies sur mon gâteau d'anniversaire, mes parents ont décidé de m'envoyer loin pour apprendre à parler anglais. Ils auraient pu venir avec moi mais non, pour diverses raisons, il décidèrent de me mettre dans un avion en partance pour ... les États-Unis.

L'histoire s'est faite parce que mon père s'amusait à parler anglais dans un groupe le jeudi soir, animé par un pasteur américain qui cherchait des petits français à envoyer l'été. Forcément, il a pensé à moi et voila que je me suis retrouvé là dedans. Mais au matin du 1er juillet 1990, ce n'est pas vraiment à cela que je pensais.

J'ai toujours détesté partir seul en vacances quand j'étais petit. mes parents n'avaient pas compris toute la difficulté pour moi de partir en colonie de vacances ... tout seul, dans un groupe que je ne connaissais pas avec cette épouvantable sensation d'abandon [je n'ai jamais su gérer cette impression d'abandon]. Là, j'avais un peu plus de bouteille, j'avais de jolies perspectives mais ... c'était quand même la première fois que je partais si loin tout seul, dans un pays que je ne connaissais pas, avec des gens qui ne parlaient pas la même langue que moi ... bref, c'était compliqué.

Ce matin là, j'ai repensé à toute cette angoisse qui montait au fur et à mesure que je voyais les préparatifs se faire : les billets d'avion, les sacs à faire, les petits riens qui témoignent du fait que tu vas bientôt vivre un truc que tu ne maîtrises pas ... toute cette montée en pression, je n'ai pas aimé et ce matin là, le paroxysme était tel que mes parents ne pourraient plus m'accompagner jusqu'à mon siège d'avion. Non ... ils m'ont laissé avant les contrôles avec ma valise chargées de cadeaux bien français [mais des RUTABAGAS] et comme d'habitude, toute la misère du monde était sur mes épaules parce que j'ai toujours détesté ces moments là [et avec eux les lieux qui vont avec ... tu n'imagines pas ce que je trouve insupportables les gares]. Ces périodes de latence avant le tourbillon sont pour moi un vrai supplice.

J'ai décollé comme il fallait ... j'ai trouvé le voyage assez long ... je me suis demandé si je n'allais pas avoir la "chance" d'être dans un avion qui explose au beau milieu de l'Océan Atlantique ... j'ai flippé tout ce que j'ai pu quand il a fallu remplir la déclaration sur l'honneur selon laquelle je n'étais pas un terroriste ou un trafiquant de drogue ... Oui, j'étais flippé !

En arrivant à New-York, c'est là que je me suis rendu compte que mes parents avaient été un peu rock'n roll de m'expédier comme ça avec mon anglais scolaire face à des américains qui vont vite, n'articulent pas et n'ont vraiment pas la même culture. J'étais en transit à New-York mais il fallait que je change d'aéroport après avoir passé la douane.

Ah le douanier ... Dans sa cage de verre, un grand noir qui me parlait sans que je ne comprenne la moindre chose. D'ailleurs, mon désarroi ou davantage a fini par l'attendrir et il a parlé plus lentement, m'a posé des questions plus sympas ... je m'en souviendrai toute ma vie de cette séance douanière au cours de laquelle j'étais pétrifié de ne pas saisir l'éventuel piège qu'il me tendrait ... donc je n'osais pas répondre "Yes". Un truc horrible ...

Et puis après, il fallait que je trouve la navette qui devait me transférer de JFK Airport à La Guardia [deux aéroports new-yorkais]. Et là ... quand tu as une quinzaine d'années, que tu es tout seul à New-York en plein JFK Airport en pleine journée à 14h et que ton sens de l'orientation n'est pas la chose la plus développée chez toi, je t'assure que c'est Koh-Lanta avant l'heure ou Fear Factor. J'ai donc eu la chance de me perdre complètement dans cet aéroport ...

Sauf que tout désoeuvré que j'étais, je n'en avais pas oublié d'être malin ... et j'ai donc tendu l'oreille jusqu'à écouter ce que les gens disaient, et jusqu'à retrouver des mots que je comprenais. Oui, c'est ainsi que j'ai retrouvé des français qui ont pu m'aider et qui m'ont indiqué plus clairement où était cette fichue navette que j'ai réussi à rejoindre dans les temps afin de regagner mon second avion qui devait m'emmener vers Chicago !

Parce que oui ... mon premier voyage sur le sol américain fut pour aller à Chicago où j'ai passé un mois d'abord très difficile mais ensuite extraordinairement enrichissant au point que je suis revenu en France en parlant parfaitement anglais [c'est l'avantage de l'immersion totale]. Mais Dieu que le baptême fut difficile ...
Je suis revenu le 31 juillet 1990, le lendemain Sadam Hussein eenvahissait le Koweit et les voyages transatlantiques ont été davantage plus stressants ...

Tto, stazinien

Le mot du premier logo

RUTABAGA : Nom masculin venant du suédois rotabaggar, chou-rave pour désigner une plante (crucifère) bisannuelle, voisine du navet, aux feuilles rappelant celles du chou, et à la tige, renflée, servant à l'alimentation animale et consommable comme légume à l'état jeune.

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Commentaires
B
Trés joli texte !!! Comme d'habitude!
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M
En début d'année , j' ai envoyé ma fille (14 ans )à Hambourg , seule et le gars de Lufthansa me disait <br /> <br /> "mais oui elle peut faire une escale sans problème à Frankfort , elle trouvera sans difficulté son avion pour Hambourg . Elle parle un peu l' allemand , c'est sans problème "<br /> <br /> donc elle est partie par Air France et en vol direct ; je ne sentais pas très bien la courte correspondance .<br /> <br /> Faut être plus qu'un peu débrouillard et ne pas céder à la panique en plus .
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M
j' aimerai bien voir des americains face à des rutabagas , tiens !
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M
Tu as laissé le message alors ? que disent les règles ?
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M
deux la meme journée ? c'est un piège <br /> <br /> le mot fonctionne aussi sur celui là <br /> <br /> au cas ou le mot zappé de ce matin de kigou OSTRACISME
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