C'est fou en fait ... Je me rends compte que je ne suis pas du tout en phase avec certains et certaines qui, à l'occasion de ma mésaventure, m'ont indiqué que j'aurais du me faire arrêter parce que tu comprends toussa toussa ... jusqu'à ma mère qui m'a semblée très choquée que je ne prenne pas prétexte de cela pour le faire. Il aurait fallu que je me fasse plaindre, que je me plaigne, que j'apitoie sur mon triste sort alors que bon, ok je souffre et je jongle comme rarement j'ai jonglé mais bon, on ne m'a pas coupé un bras non plus.

En fait, lundi matin ... je ne me suis même pas posé la question de savoir si j'allais y aller ou pas au boulot. Raisonnable tout de même, je me suis dit que si ça n'allait pas, je serais rentré et allé chez le médecin. Mais voila ... oui, c'est dur, oui c'est compliqué mais ce n'est pas une raison pour rester chez moi. Qu'y ferais-je vu que je me déplace comme un Robocop, que toutes les positions me font mal ? Autant que je sois au boulot, là où j'ai des tonnes de choses à faire, là où je suis un brin utile.

Aussi ... cette discordance entre ma vision des choses et celle qui me fut rapportée m'interroge beaucoup. Quasiment toutes mes collègues m'ont finalement expliqué qu'elles n'auraient pas hésité [ce dont je me doute bien compte tenu de leur propension à s'arrêter pour beaucoup moins que cela]. Certaines ont surjoué l'affliction, d'autres ne sont même pas venues me voir alors qu'elles avaient pu noter que je me déplaçais avec difficulté dans les couloirs [ça se remarque un Tto qui se meut comme un vieux de 85 ans tout de même] ... les gens sont vraiment étranges et finalement assez rassurants pour soi. Oui parce que je ne veux pas jouer le gros con de base mais bon, je ne suis pas du genre à me regarder le nombril [contrairement aux apparences présentes et décidément si trompeuses] et à me morfondre : donc difficile de la jouer Francis Huster à surjouer la douleur. Non ... oui je souffre pas mal mais bon, c'est comme ça.

Le pauvre Zolimari est impuissant, je me traîne mais comme je suis dur à la douleur ... je m'accroche et je douille en attendant. Évidemment, ça ne me met pas franchement de bonne humeur et je supporte moyennement des humeurs des uns et des autres pour lesquelles je ne suis pour rien, je rejette clairement les invectives et je m'agace rapidement de ce qui glisse d'ordinaire. C'est comme ça ... et quiconque n'est pas content, c'est pareil !
Finalement ... c'est toujours dans ces moments là qu'on découvre quelques masques qui tombent.

Donc non ... je ne suis pas arrêté, j'aurais pu et pourtant, je ne courre pas après la gloire de ne pas l'avoir fait. Merci pour les conseils mais il est vain de m'expliquer que je suis bien bête de ne pas être dans mon lit, là où je suis si mal en ce moment. Je ne traine pas ma peine ni mes douleurs, je résiste juste à ma façon sans avoir à rougir ni devoir accepter de lire ou d'entendre tout et n'importe quoi.

Tto, rehab