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une vie de tto
9 mai 2014

Qu'ont-ils donc fait au bon Dieu ??

Qu'est ce qu'on a fait au bon dieuJe n'étais pas né en 1973 et pourtant tout le monde en a tellement parlé que j'ai eu l'impression d'un truc comparable ...

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

Tel est l'histoire de ce film "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu" qui cartonne en ce moment avec presque 6 millions d'entrées et le cap des dix millions sera atteint. Nous sommes allés grossir ces chiffres hier midi pour éviter la foule [qui était effectivement là sur la séance d'après].

Alors que faut-il en penser ? Bah franchement, c'est une réussite malgré toutes les appréhensions que je pouvais avoir au sujet du film franchouillard que cela m'apparaissait être, au sujet de Christian Clavier, au sujet de Chantal Lauby et je ne parle pas des rôles secondaires qui, pris individuellement, sont de nature à m'exaspérer. Et bien là ... faut-il croire à l'onction divine du Dieu interpellé dans le titre, ça marche.

Oh bien sur, je ne te dis pas que c'est le chef d'oeuvre extraordinaire qui va marquer le cinéma pendant vingt ans mais voila ... il y a là un film bien monté, très bien écrit au niveau de la trame scénaristique [donc bien construit], assez bien distribué où chacun répond à l'emploi confié. Autant d'avantages cumulés font en sorte que cela donne un film réussi qui m'a laissé pensif ...

Oui parce que te faire un billet sur les faiblesses de telle ou telle réplique, sur la lumière de telle ou telle scène ou encore la musique ou que sais-je encore n'aurait de sens que si je ne voulais pas voir plus loin ... Or je n'allais pas voir "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu" pour rire comme quand on regarde la Septième compagnie [tiens, faudrait que je regarde ça un jour], j'y allais pour comprendre comment on peut réussir à faire un film sur un sujet casse-gueule aujourd'hui où les communautarismes sont exacerbés au point qu'il est impossible d'en parler sans se faire taxer d'islmaophobe, d'antisémite ou risquer l'excommunication ... C'est un peu ce que j'entendais Danielle Thompson dire de l'ambiance qui a juste précédé la sortie des "Aventures de Rabbi Jacob" en 1973.

Ainsi donc le miracle de réunir les uns et les autres autour d'une comédie qui étrille les clichés communautaires et religieux est de nouveau possible et c'est ce qui m'a rassuré. Oui les cathos en prennent pour leur grade, les musulmans aussi, les juifs tout autant et les noirs ne sont pas angéliques ... même les mulots, c'est te dire. Les outrances de Clavier le disputent à celles des autres tous plus consternants les uns que les autres ... et Victor Pivert est rejoint dans son chemin initiatique qui le conduit vers davantage de tolérance au prix d'un deuil des idées préconçues qui ankylosent.

Et ce qui est agréable ... c'est que justement la ficelle, pour visible qu'elle soit, n'est pas grosse. Oui, je suis ressorti avec la banane et la satisfaction  de me dire que ouf, on peut encore rire de cela en France en 2014 ... les fachos et les moralistes n'ont pas préempté tout le sujet. Attention, ne me fais pas dire que ce film représente à lui seul une révolution que l'on t'a déjà vendu avec "Intouchables" sur la tolérance blanc/noir, avec la Coupe du Monde 1998 sur la France black-blanc-beur, avec je ne sais quel film non plus ... Non, je trouve seulement singulier que la France n'arrive plus à envisager ce genre de problèmes sans passion que par le biais de films comiques ...

C'est désolant me diras-tu ... oui mais ce qui est encourageant, c'est qu'on y arrive encore. Et tant mieux, fut-ce avec Clavier qui se "De Funes-ise" à fond. Quelques répliques fusent et je me rassure en me disant que le réalisateur ne nous a pas infligé les bouses qu'il avait commis auparavant. En revanche, ne te laisse pas abuser, on ne ressort pas avec des crampes d'estomac ... on rigole bien mais c'est tout.

Tto, qui trouve que ça manque d'un gay quand même hi hi hi

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Commentaires
E
Tu n'étais donc pas né en 73 ! Mais comment fais-tu pour avoir assimilé aussi bien toutes les références culturelles des années 70-80 !?
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B
Bah dis donc tu es allé voir ce film sans moi :'(
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