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une vie de tto
27 mars 2014

Le bon dernier

Mes parents n'ont jamais compris ... jamais compris que j'en arrive à me faire des dispenses de sport moi-même pour échapper à cela.

Longtemps, ils crurent que c'était pas fainéantise que j'entendais gagner quelques heures dans la semaine à ne rien faire tandis que d'autres suaient en courant derrière un ballon. Hélas, non ...le mal était bien plus profond.

Dernièrement, c'est en discutant avec un garçon qui me lit ici que je suis à nouveau tombé sur cette évidence : je n'étais pas seul membre actif du club des rebuts.
Si toi aussi tu en fais partie, tu peux comprendre de quoi je parle ...

Soit une classe de jeunes adolescents partiellement boutonneux, aux hormones bouillonnantes et à la virilité nécessairement affirmée
Soit un moment de la semaine où le système éducatif te contraint à faire du sport dans ce que l'on appelle "l'éducation physique et sportive" ... EPS quoi !
Soit un prof qui a la judicieuse idée d'organiser un tournoi de sport collectif [volley, hand, foot, basket ...]
Soit la désignation de deux mecs chargés de constituer chacun leur équipe dans le vivier d'élèves dont tu fais partie ...
Tu sais ce qu'il se passe ensuite si nous avons ce point en commun.

Au cours de ma scolarité et pour autant que je ne me sois pas arrangé pour me soustraire à ce genre de séances, j'ai toujours été celui que l'on choisissait en dernier, celui dont on se disait qu'il était le boulet mais qu'il fallait bien mettre dans une équipe qu'il allait plomber, celui qui devait affronter les yeux déjà navrés [alors que le premier ballon ne bougeait pas encore] de ses condisciples, celui qui allait devoir affronter les soupirs des uns et des autres à chaque fois qu'il loupait un truc [et ça arrivait forcément souvent compte tenu de ce climat de défiance], celui qui émerveillait les autres quand par miracle il lui arrivait de faire un truc pas trop mal [ce qui est presque pire que tout le reste quand on y réfléchit bien]. Oui, j'étais celui-là ...

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Oh certes, ce n'était pas mortel, c'était juste profondément désagréable au point que je priais pour que les équipes fussent mixtes de temps en temps, relachant un peu cette pression masculine sur mes épaules [puisque les gonzesses ne sont pas douées en sport, c'est du moins ce que l'on entendait forcément dans les vestiaires où l'on ne m'adressait jamais la parole]. Oui, j'ai détesté le sport au collège et au lycée au point, donc, de faire tous les faux en écriture possibles pour éviter cela.

Je me souviens, un jour, avoir écrit à ma mère que j'en avais assez de ce mal-être ... elle ne répondit jamais à ma lettre. Je n'ai jamais compris pourquoi, j'ai pensé qu'elle avait supposé que je ne voulais pas me fouler ... pourtant, lorsqu'il était question de sports individuels, j'étais toujours partant et même très performant.

C'est singulier d'observer que plein d'autres garçons comme moi ont été les bons derniers à être choisis, les vilains petits canards que l'on se refilait comme des poids.
Une fois seulement, un mec m'a choisi très tôt dans sa sélection, il m'a reboosté, m'a encouragé, a dédramatisé tout ... Je sais aujourd'hui que ses tu sais, je t'aime bien moi" n'étaient pas purement amicaux et pourtant, ça m'avait fait du bien même si les doutes avaient réapparu juste après.

Je n'ai jamais aimé les univers sportifs de garçons probablement pour cela donc ... Je trouve que l'hétéro de base un brin sportif qui prend à coeur le sort d'un échange ou d'une balle est tellement crétin que je n'ai jamais compris comment on pouvait se mettre dans de tels états pour cela [alors que je suis pourtant très joueur]. Aune époque de ma vie où j'ai eu beaucoup besoin de quelque chose qui me rassure [pour diverses raisons], cette incompréhension m'a marqué. Je suis convaincu qu'il est sain de faire faire du sport à de jeunes adolescents ... autant que je suis convaincu qu'il faut aussi parfois écouter leur détresse de se sentir comme des boulets écrasés par l'esprit de compétition qui rend certaines choses comparables à des supplices inutiles.

Tto, qui en restera blessé toute sa vie

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Commentaires
L
Le sport ça n'a jamais été mon truc non plus et même actuellement, à part la marche, je n'en vois pas l'intérêt. De plus j'étais une grande solitaire, toujours dans mon coin, qui avait du mal à discuter avec les autres vu qu'on me prenait pour "Une pôvre fille" déjà à l'époque. Maintenant l'opinion des autres m'indiffère au plus haut point et je vis mieux et je ne fais toujours pas de sport ;)
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L
Je nai jamais aimé le sport, ni d'équipe, ni individuel (sauf la natation dans laquelle je me défend plutot pas trop mal). Trop nul! Et moi aussi je fais partie du club des derniers choisis. Ma seule fierté sportive: un 16 en gymnastique au BEPC; seulement 16 car j'étais incapable de faire la roue.
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E
Ben moi pareil... Cette galère et ces moqueries... J'ai même séché la gym du brevet au grand dam de mon père. Une seule année j'ai eu un prof de gym qui m'a regardé autrement et m'a appris des trucs de base, comme... grimper à la corde, j'avais toujours été le seul du collège à ne pas savoir.
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K
Moi aussi ! Moi aussi !<br /> <br /> J'ai pendant des années souffert de ne pas être choisi tout en souffrant de ne pas l'être... Une de mes grandes joies : être choisi dans la cour de récré pour faire "Gipsy" de Rocambole (feuilleton télé que je n'avais pas le droit de voir). J'ai compris dix ans plus tard que c'était une fille... :-(
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C
Je n'ai jamais été sportif mais moi c'était surtout lors des sports individuels où l'on se moquait de moi. Je me rattrapai en sport co car comme je faisais une tête de plus que la moyenne cela arrangeait les moqueurs. Et je prenais alors ma revanche !
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