C'est en pleurant que je me suis réveillé ... au sens propre parce que cette nuit là fut éprouvante.

Pas de poursuite dans le désert ou la forêt tropicale en pleine poursuite avec des mercenaires n'ayant pour seul dessein que mon trépas, pas de réunion de famille où tout le monde vide son linge sale et le barnum se transforme en foire d'empoigne qui se termine mal, pas de partage de mon Zolimari qui se prostituerait et à qui j'offrirais la protection d'un affranchissement d'un autre temps ... non, rien de tout cela. Cette nuit là, on a touché à ce qui me touche presque le plus.

Ce rêve, qui ferait le bonheur des psys de tous poils ... pour autant que je leur en face la grâce [ce que je me refuse à faire considérant que je connais trop leurs ficelles], m'a obligé à accompagner la fin de vie de mon chat, mon premier chat à moi, celle qui a trouvé dans la chambre du petit garçon que j'étais le lieu d'une convalescence la faisant réchapper d'une bousculade de voiture mortelle. J'ai eu, avec ce chat qui s'appellait Clio, une relation affective très forte. Et dans la nuit de samedi à dimanche, j'ai à nouveau plongé dans ce rêve interrompu périodiquement de devoir l'accompagner jusqu'à la mort. A cette fin, il fallait aller au Mexique en remontant depuis le Brésil [ne me demande pas pourquoi ...], en étant accompagné de Jean-Vincent Placé [ça, c'est parce que j'évais écrit le matin même un billet "amical" sur les écolos, tu peux être sur] qui savait comment ce dernier voyage devait se conduire [d'ailleurs, c'est lui qui conduisait la voiture].

Je me suis réveillé en pleurs parce que la fin de vie des animaux m'émeut à un point que je ne contrôle jamais. Et pourtant, c'est moi qui officie parfois pour ce dernier accompagnement [parce que Tto est fort et qu'il prend tellement sur lui qu'il ne laisse rien paraître ... dit-on] avec mon père. Oui, j'ai une relation très compliquée avec les animaux [raison pour laquelle je suis terrorisé aujourd'hui d'en avoir un nouveau]. Et là, dans ce rêve, il m'appartenait d'accompagner la fin de vie de mon chat [pourtant parti il y a plus de 20 ans].

Que te dire ou te raconter au sujet de ce rêve ? Rien sinon la fin ... Je me souviens de la fin inéluctable et fatalement programmée, d'une discussion avec Jean-Vincent Placé m'expliquant qu'il y a là un chemin à suivre ... et de la dépouille de mon chat, ayant trépassé avant que nous ne soyons arrivés. Puis une voix m'a dit : "Ne t'inquiète pas, tu as fait tout ce que tu as pu pour elle. Sois-en fier" ... ou un truc du genre.

En ouvrant les yeux, ceux-ci étaient humides et j'ai pleuré. Certes le sujet m'y amène en permanence mais surtout, j'ai pleuré parce que je me suis senti soulagé, soulagé d'un poids et libéré aussi d'une charge qui m'a fait dire à Zolimari s'interrogeant [un peu catastrophé] sur mon état que je pensais avoir enfin résolu un problème. J'ignore lequel, je me perds dans l'interprétation de ce rêve et sa conclusion mais oui ... je me sens plus léger en espérant que ce rêve était le dernier à ce sujet parce que la boucle est bouclée.

En y réfléchissant bien, je me dis qu'il s'agit peut-être d'un signe [puisqu'on adore trouver dans les rêves des signes], celui d'avoir à ne pas chercher le mouton à cinq pattes puisqu'on connaît la fin de l'histoire et que me faire des ulcères n'y changera pas le passé ni ce qui s'est passé. Bah oui ... ce dimanche matin, je me suis réveillé paradoxal : à la fois chaviré mais aussi apaisé.
N'empêche que mon extrême sensibilité sur la question animale ne se dément pas ...

Tto, grand rêveur