C'est toujours en sortant de Villeneuve-sur-Yonne que j'ai la même impression ...

Il faut dire que cette route est chargée de souvenirs. Samedi midi, cela m'a fait la même chose. Avant de prendre ces deux virages successifs et alors que les vallons de la campagne environnante donnent leur plein panorama avec les couleurs associées qui sont tant vives et si tristes finalement, je me replonge souvent dans ... dans ce ... dans ces souvenirs funèbres.
Oui, je me revois dans une voiture venir donner un dernier adieu à mon cousin et, plus tard, mon oncle. C'est curieux comme cette perspective me ramène toujours à cela à chaque fois que j'y passe, à chaque occasion qu'il m'est donné de revenir par ici. C'est assez désagréable et cela teinte souvent l'impression que j'éprouve à l'endroit de cette campagne qui n'est pas si difficile que cela : elle est même fort jolie mais voila, elle est marquée par ces deux convois.

Samedi dernier, j'étais content que nous puissions honorer, Zolimari et moi mais pas seulement, la promesse faite il y a quelques temps. La femme de mon oncle aujourd'hui décédé m'avait lancé plusieurs à la cantonade "Tu ne viens jamais me voir ... Il faudrait tu sais !", ce à quoi je répondais invariablement "Mais si, on va venir ... Avant la fin de l'année, c'est promis !". Zolimari était même plus que d'accord sur le principe puisqu'il les aime bien ces cousins. Ne restait plus qu'à trouver une date et, il y a peu, mon sang n'a fait qu'un tour : j'ai envoyé un email à tout le monde pour caler une date !

- Je suis contente que vous soyez venus ...
- Bah ... je te 'lavais dit ... Regarde, c'est même le titre de mon message : "Chose promise, chose due" !!!
- C'est bien, je sais que l'on peut compter sur toi
- Tu sais, ça nous fait plaisir aussi de venir te voir. Au final, ce n'est pas si loin. On est à 1h40 seulement en voiture ... Il n'y a qu'à trouver le bon moment, forcer un peu les uns et les autres ...
- Je te remercie beaucoup. Tu sais, moi maintenant, je ne vois pas grand monde ... d'ailleurs, je ne vois plus grand chose non plus [rires] mais cela me fait vraiment plaisir !

J'attache beaucoup d'importance à être un homme de parole, quelqu'un dont la parole vaut quelque chose. Ce genre de petites attentions le permet.
Au surplus, cela me permet de voir mon cousin et sa petite famille plus souvent. Oui, je l'aime bien mon cousin. J'ai toujours eu pour lui une attention particulière : moins ours que ses frères, j'aime l'interaction avec lui, son sens de l'humour, sa bienveillance, sa simplicité. Ce n'est pas si souvent alors oui, j'aime profiter de parler avec lui sans avoir à me dire qu'il faut que je fasse attention à ce que je lui dis parce que ça pourrait revenir en boomerang un jour ou que sais-je encore ... Non ... Avec celle qui partage sa vie et ses filles, c'est pareil : on s'entend bien et on a toujours plaisir à les voir. Zolimari, que l'on ne peut pas soupçonner d'être ultra famille, me le dit souvent : c'est toujours avec grand plaisir qu'on partage des moments avec eux !

Leurs filles sont très agréables aussi, les deux étant pourtant si différentes. C'est rigolo comme des évidences surgissent comme ça ... malgré le temps, malgré les distances mises par les uns et les autres. Bah voila ... Une petite journée comme ça et voila qui fait beaucoup [et en plus, mes desserts étaient très bons parait-il].
Hélas, les journées sont faites pour s'achever et nous avons repris la route samedi soir, bien heureux d'avoir pu donner à ce samedi d'automne une couleur différente de celle qui s'annonçait lugubre quand en arrivant sur cette route, je suis renvoyé aux pleurs et aux catafalques qui disparurent il y a peu sous terre, témoignant d'un dernier départ douloureux, à chaque fois.

Tto, famille quand il faut et quand c'est bon