Ce matin, j'avais 20 ans de plus que je n'ai officiellement ...
De façon assez inquiétante pour Zolimari qui a pris la peine de m'en parler par texto, je suis à la ramasse physiquement. A la ramasse parce que les mois derniers laissent des traces, parce que l'absence de perspective est encore pire, parce que je ne me résigne pas, parce que je tente de m'échapper comme un homme qui coule et qui cherche de l'oxygène et que cela me pompe une énergie folle ... Bref, la lutte se traduit aussi par le fait que je me réveille le dos complètement en vrac, que je marche au moins 10 bonnes minutes en Robocop avec des difficiultés à respirer tellement je suis noué au niveau de la cage pulmonaire et qu'en plus, je n'ai aucune envie d'aller perdre mon temps à la Compagnie qui n'a plus de chérie que le nom.
Ce bras de fer, c'est moi qui vais le gagner tant les temps à venir sont sombres, ténébreux et effrayants d'incertitudes pour mon employeur. C'est l'avantage d'être au courant de choses qui devraient rester secrètes, c'est l'avantage de réfléchir un peu, c'est l'avantage d'être un winner.
Certes, d'ici là, je vais en prendre plein la tête, je vais mordre la poussière et, surtout, je vais encaisser comme je peux avec ce corps qui commence à me dire qu'il en a un peu marre.
Cela étant, j'organise mon exfiltration ... Divers contacts avec des head hunters [des chasseurs de tête quoi !] pour me rappeler à leur bon souvenir et leur préciser qu'il convient de me considérer comme quelqu'un en recherche active [ouais, actif], réactivation du réseau sans aucun complexe [au point que Zolimari a trouvé que j'étais, pour une fois, très direct] et quelques autres munitions dans ma besace ... J'agis plutôt que subir passivement [décidément, c'est là une position qui ne me convient pas] et je pense que c'est vital puisque c'est finalement la seule perspective qui me fait me lever aujourd'hui : partir.
Tout prend ainsi une résonnance énorme : une annonce me donne un contact à Montréal ? Cool, je garde, j'écrirai ce soir pour y répondre en précisant qu'évidemment je suis surdimensionné pour le poste mais qu'on peut voir les choses autrement et envisager d'autres choses plus appropriées ! J'aspire profond, à tout et pour tout tant l'idée me pouvoir annoncer que je me tire est devenue jouissive par avance.
Les pages sont faites pour être tournées, celle-ci me semble devoir l'être au plus tôt et dans les meilleures conditions possibles, laissant ainsi derrière moi le venin d'une situation qui dispose d'une propension : celle de m'infecter à mesure que ledit venin se distile dans mes veines et m'atteint. Zolimari le sait, le voit, a perçu que mon attitude avait changé ... De toute évidence, je n'ai plus le choix et son avertissement a été très clair : "Je refuse que tu sois malheureux pour ce boulot". ce n'est pas négociable et lui qui est conciliant par ailleurs s'agissant de ces problématiques ne m'a laissé aucune marge de manoeuvre.
En conséquence, j'agis, je m'écoute davantage en m'expliquant que je me verrais bien dans un domaine plus artistique, plus ouvert sur le monde ... C'est bizarre ça : trop de personnes qui ne se connaissent pas me disent trop la même chose. Changer de travail [pas de boite, de travail], m'ouvrir davantage aux autres, laisser de côté tout un tas de choses pesantes qui, certes, me rassurent par le persistance mais me vampirisent aussi par ailleurs. J'ai besoin de rayonnement, j'ai besoin de m'exposer, je sais écouter et persuader et là, on me case dans un placard qui équivaut à une pré-retraite grassement payée. Le décalage est énorme, insupportable.
Ce n'est que moi qui le dit, c'est mon corps et celui qui a la main sur mon coeur [et bien plus, puisqu'affinités].
Tto, en translation