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une vie de tto
3 février 2013

La première fois que je suis tombé sur la tête

la premiere fois

Quand j'étais petit, j'allais au catéchisme. Ma grand-mère avait fait jurer à ma mère sur son lit de mort qu'il fallait que je fasse ma communion solennelle et ma Môman a mis un point d'honneur à ce que cette promesse soit honorée. Ma grand-mère était très pieuse [ce qui, nonobstant cette dévotion admirable ne l'a pas empêchée de décéder dans d'atroces souffrances ... ce qui fit dire à mon Pôpa (son fils) qu'elle avait été bien mal récompensée de son dévouement et qu'il s'abstiendrait désormais de faire comme elle] et était reconnue au sein de la chapelle où elle se rendait souvent. Il était donc presque facile d'être son petit-fils et d'arriver là bas.

Quand j'ai commencé le catéchisme, on m'a souvent parlé d'elle en des termes élogieux et affectés, considérant qu'elle avait laissé un grand vide [je n'avais pas six ans lorsqu'elle est partie le 27 janvier 1980, trois semaines avant mon grand-père]. Et donc, j'ai fait des années de catéchisme ... Ce n'est pas que je le regrette [cela ouvre sur une culture qu'il n'est pas inutile de connaître malgré tout] mais c'est à l'occasion d'un mercredi après-midi de catéchisme qu'il m'en est arrivée une ...

Il faisait beau, on devait être en avril ou en mai ... je m'en souviens, ma Môman se plaisait à m'habiller avec des shorts en velours. On avait passé un peu de temps à deviser sur je ne sais plus quoi quand, le caté étant terminé, tout le monde était sorti et presque naturellement, nous étions restés à jouer dans la cour de la chapelle, plein de gravillons. Tantôt j'étais un personnage de "la Bataille des Planètes", tantôt j'étais un autre héros païen bien éloigné des sermons et autres concepts que je venais d'avaler consciencieusement et scrupuleusement pour respecter la volonté de ma grand-mère défunte.

Sur le côté de la chapelle, il y avait un escalier permettant un autre accès à l'intérieur. Cet escalier qui montait était bordé d'une sorte de limite en béton blanc marquant de gauche et de droite la limite des marches qui s'élevant vers la chapelle en hauteur évitait que l'on ne tombât. De formes arrondies, ces gros boudins blancs s'accordaient bien avec la façade de la chapelle, elle aussi très blanche. Sur la gauche de cet escalier, il en était un autre qui descendait dans le sous-sol de la chapelle, là où parfois, les cours de catéchisme se déroulaient, dans une pénombre qui devait favoriser l'assiduité.

Tout excité à mes jeux de garçon de 7 ou 8 ans, je montais et descendais cet escalier comme s'il était celui d'un château imaginaire dont je serais le roi, je me plaisais à user des boudins comme s'il s'agissait des mêmes rampes de lancement que celle de Goldorak lorsqu'il s'échappait des souterrains du Centre du Professeur Procion lui fournissant un asile salvateur contre les attaques destructrices du camp de la Lune Noire. Rien de tel qu'un toboggan pour un enfant pour l'amuser ... c'est presque pire qu'un ballon !

Et voila que je descends, je monte, et je redescends hurlant à mes camarades de jeu qu'ils ont tout à redouter de ma sortie triomphale ... Inlassablement, le jeu est tellement amusant. Tellement ...
Je remonte sur ce gros boudin de gauche en béton et je me lance ... et là, je ne descends pas comme d'habitude.

Peut-être me suis-je lancé trop fort ou me suis-je déséquilibré ... toujours est-il que je bascule ... et pas du côté des marches mais dans le vide, vers cet escalier qui mène au sous-sol ... et en plus, je ne me reçois pas sur les mains, mais sur la tête ... la tête la première.
Je me remémore encore le bruit du choc, sourd. Un certain étourdissement a suivi ... quelques minutes pour me relever ... Je ne me souviens plus s'il y avait encore du monde autour de moi. Le fait est que j'ai ressenti un mal de tête assez profond.

J'ai repris mon vélo et j'ai redescendu la rue sur le trottoir de gauche ... Ma Môman était là, je suis rentré, blanc comme un linge ... elle m'a demandé ce qui se passait. Je lui ai expliqué que j'étais tombé. S'approchant un peu de moi, elle a vu du sang s'échapper de mon crane, sous mes cheveux roux et bouclés.
Je me souviens avoir été flagada toute la soirée et être allé me coucher vite, la tête enturbanée. Comme s'il s'était agi d'un chevet, j'ai vu mes parents se succéder régulièrement auprès de moi.
Autant que je m'en souvienne, c'est la première fois que j'ai vu que mon Pôpa était inquiet voire très anxieux à mon sujet, lui qui l'avait tant été pour mon frangin avant. On me parla d'un risque de traumatisme crânien. La radio du lendemain dissipa toute crainte. La preuve est faite : j'ai la tête dure ...

Tto, dur de la tête aussi

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Commentaires
N
Ah c'est donc cela... un pet à la tête dans ta jeunesse... je comprend mieux...
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