Alors que dans quelques jours une trève [celle des confiseurs va s'imposer ... y compris ici où je vais te resservir ce contenu que j'affectionne tant, celui des fins d'années vaguement retrospectif] va intervenir ... d'où une certaine parenthèse, je me suis dit qu'il était grand temps de te parler de ... moi [mais pas seulement].

A l'occasion de la diffusion de cette nouvelle émission du sirupeux Frédéric Lopez [au sujet duquel je conserve quelques réserves découlant justement de cette dégoulinance et de sa Mireille Dumassiation], je me suis dit dernièremùent que s'il y avait une émission télé que j'aimerais bien faire, ce serait bien celle-là ... Bah oui, toute impudique qu'elle soit, toute aux antipodes de ce que j'ai l'habitude de proposer ici à force d'exuberrances, voila bien une émission de portrait que j'aimerais bien faire ! Outre le concept assez simple mais très efficace [le montage aide bien], je trouve que l'atmosphère qui y est installée est reposante et propice aux confessions.

En écoutant Christophe Willem dernièrement, Eric-Emmanuel Schmidt, Baptiste Giabiconi ou Bruno Salomone ... je me suis trouvé plein de points communs sur des épreuves enfantines, sur la façon de digérer l'adolescence ingrate, sur le regard sur soi et autres thématiques du genre qui résonnent souvent chez moi [comme l'auront déjà intégré depuis longtemps ceux qui sont aguerris à la lecture sur double niveau que je propose quotidiennement] ... Et oui, la bienveillance que l'on voit à l'écran donne clairement envie de sortir des choses enfouies depuis longtemps, de verbaliser ce qui ne l'a jamais été, de révêler les cicatrices que je mets un point d'honneur à dissimuler sous l'épaisse couche de diversions efficaces que j'applique soigneusement. Bon ok ... mais pourquoi est-ce que je te dis ça ? Ah ... en voila une bonne question que je te félicite de m'avoir posée ...

Moi si réservé, discret et secret jusqu'à l'excès parfois ... vouloir faire un truc pareil où l'on se déboutonne tant ? N'y aurait-il pas un léger paradoxe ? Précisémment ... il y en a un et il m'interroge, d'où la raison pour laquelle je t'en parle aujourd'hui lecteur ... Parce que bon, cela me surprend déjà moi-même ... habitué que je suis à être le confident idéal, véritable tombe en béton armé, enfouissant toute blessure passée ou trouble au point d'avoir rassuré certains sur mon humanité quand j'allais moins bien, voila donc que je baisserais mon pantalon aussi franchement ?
Probablement ...

Mais pourquoi ? Peut-être parce que je suis apaisé de certaines choses jadis douloureuses, peut-être parce que je trouve que ma vie est absolument passionnante et qu'en regardant juste un peu derrière je me dis que le parcours vaut probablement le coup d'être raconté ... , peut-être parce que ... je ne sais pas ! Evidemment, tu vas considérer que je pourrais aller en parler à un autre malade [un psy quoi] sauf que je n'ai aucune envie d'aller voir un psy tout simplement parce que je n'ai aucune utilité. Et puis, je me dis que déballer plein de choses comme ça pourrait permettre, à mon tour, de rencontrer le regard fasciné que j'ai à écouter les histoires des uns et des autres. Cela fait très longtemps que je m'interroge quant à mon attirance pour ce type d'émissions autobiographiques basée sur des entretiens introspectifs : j'adore ça ! Je saurais conduire un tel entretien naturellement mais je crois que j'aimerais tant qu'on parvienne à m'amener à sortir des choses profondes qui ne demandent que cela ... sortir.

En regardant "La parenthèse inattendue" avec Zolimari, je me suis surpris à lui raconter des passages de ma vie auxquels je n'avais jamais cru nécessaire de faire référence ... comme ça, comme si la question de l'animateur m'avait été adressée. Curieusement mais presque naturellement, nous avons discuté là dessus ... sur ce bout laine qui dépasse du pull-over bien protecteur et qui ne demande qu'à se détricoter ... Et Zolimari a tiré le fil ... Ainsi est venue la terrible sentence sur mon adolescence où comme Christophe Willem j'ai passé mon temps a essayé de jouer des chevilles pour être le plus transparent possible, histoire d'attendre que cette épreuve cesse et que l'on passe à autre chose que ce concours immature de celui qui a la plus grosse [alors que ça sert à rien puisque tout le monde sait que c'est moi].... Ainsi nous avons parlé du sentiment d'abandon ... Ainsi nous avons parlé de ce décalage que je cultive puisqu'à force de composer avec, j'ai trouvé plus intelligent d'en faire un atout plutôt qu'un fardeau ... J'en passe naturellement ...

Finalement, cela m'a donné une autre idée qui sera peut-être développée au cours de la saison prochaine mais il est trop tôt pour en parler déjà [un tel projet justifie d'un peu de développement]. Mais là, maintenant ... que crois-tu que je vais faire comme un gros ouf provoc' de la life que je suis ? Te balancer du Nâdiya ?  Je n'oserais pas quand même ... Bah tiens ...

Le mot "confession" m'a toujours plu ... Il regorge d'une empreinte sprituelle [que je ne saurais reprendre à mon compte], d'une sonorité plaisante et surtout d'un univers propice au silence et à l'attention ... Il justifie aussi de la confiance entre l'émetteur et le recepteur [autrement appelé par ton serviteur, le "récipiendaire" ... j'adore ce mot]. J'ignore si je suis en phase de ocnrssions intimes facilitées : je me suis juste suprirs dernièrement à répondre assez librement et sans fard à des questions dont l'intimité n'était pas discutable. Et voila ... contre toute attente, je ne me suis pas réfugié dans une figure de style, dans un humour provocateur dans lequel je ne suis pas mauvais ... Non, j'avais envie de répondre, tout simplement.

Hier aussi ... ma Môman m'a interrogé et ... je n'ai pas joué autrement qu'à cartes sur table. Soulagé ? Pas du poids, juste du fait de la simplicité en découlant.

Tto, inattendu