145ème numéro du magazine culturel du samedi ... au milieu d'un énorme viaduc de wikende de l'automne !!!

 Je ne sais pas pourquoi je te dis cela puisque, finalement, ça ne change rien du tout : ici, on ne chôme jamais ! Et ce ne sont pas des jours fériés ou que sais-je encore qui vont me dissuader de te parler d'un spectacle musical, d'une exposition toute belle et d'une vidéo qui fait plaisir. Si je puis me permettre, le :cu(lt) du jour est bien ouvert ...

Mardi soir dernier [dans une banlieu aussi improbable qu'incertaine ... Argenteuil], Patricia Kaas lançait son nouveau spectacle "Kaas chante Piaf", hommage à la chanteuse habillée en noir et à la voix si reconnaissable. Le tour de chant promettait de ne pas être qu'un tour de chant à l'image du précédent spectacle "Kabaret" très teinté années 30 de l'autre côté du Rhin. Cette fois-ci, le cap était mis sur les faubourgs parisiens et les années 50 où les fragrances de la reconstruction donnaient lieu à des mélodies simples mais entétantes. Une tournée avec de nombreuses dates est prévue. Oui mais voila ... la sauce ne prend pas. Piaf restera toujours Piaf et la réécoute de certaines chansons donne le vertige quant au talent d'écriture et d'interprétation de celle qui restera toujours la môme. certes, Patricia Kaas essaye de faire passer une émotion que je pense sincère, certes le spectacle est travaillé, certes la scénographie n'a pas été négligée ... certes ... Mais le problème est aussi là : à force de vouloir faire un spectacle un peu trop américain, biopic sans l'être, construit comme pour plaire à Télérama avec tout ce dont le Boulevard Saint Germain raffole, l'indigestion prend vite voire même extrêmement vite malgré le matériau riche et pourtant magnifiquement exploitable. Patricia Kaas chante bien même si je lui ferai toujours le même procès, celui d'un excès de manière dont elle se croit autorisée à abuser au motif d'une posture piano-bar. Les vibratos et tics de chant deviennent insupportables à la longue. Mais le problème, c'est aussi qu'elle a pris le parti de destructurer les chansons et d'y ajouter des arrangements qui, non sulement n'apportent rien, crééent une confusion épouvantable dans la tête du spectateur qui ne trouve pas l'intérêt d'un tel boulversement tout en essayant de se raccrocher à ce qu'il connaissait, les versions originales qui lui plaisent tant. En outre, elle s'entiche d'un danseur au corps impeccable [qui montre bien qu'il a un corps très appétissant à force d'être torse nu] qu'elle nous inflige dans tous les sens alors que dans trois quarts des cas, il ne sert à rien sinon à break-danser.
Finalement ... là où la force de Paif était de ne se reposer que sur une voix, Patricia Kaas multiplie les artifices et les manières en piétinant toute simplicité dont on ressent un cruel besoin après le premier quart d'heure du spectacle. En résumé, ce n'est pas bon, c'est très infatué, c'est prétentieux et on regrette les choix de Patricia Kaas quand elle finit par "Non,  je ne regerette rien" qu'elle interpête presque de façon classique et là, pour le coup, de façon magistrale ...

Plus sympa et dans un autre registre, bienvenue au Louvre !!! Et qu'y a-t-il à voir au Louvre ? De la belle peinture Môssieur ! En collaboration avec le musée du Prado, le musée du Louvre présente, à l’occasion d’une exposition historique sur les dernières années de Raphaël (1483-1520), une centaine de peintures, de dessins et de tapisseries, encore jamais montrées en France. Ces œuvres retracent le parcours artistique du peintre et celui de ses disciples les plus proches, Giulio Romano et Giovanni Francesco Penni, au cours des sept dernières années de sa vie.
Raphaël est au paroxysme de sa technique et de son épanouissement artistique et c'est pile à ce moment là que la Renaissance italienne est au zénith. L'exposition s'étale sur 8 salles qui sont donc 8 façons de constater l’évolution stylistique de Raphaël, 8 approches. C'est l'intérêt de cette scénographie : l'évolution. Créateur de décors éblouissants, il est également un exceptionnel inventeur de compositions dans sa peinture de chevalet. Les grands tableaux d’autels et les Saintes Familles destinées à la dévotion privée témoignent de sa volonté d’atteindre une force narrative nouvelle. Les portraits soulignent la profonde sensibilité de l’artiste à la psychologie de ses modèles et son talent pour la représenter, comme dans l’autoportrait avec Giulio Romano et la Velata. Mais Raphaël n’est pas un génie solitaire. Un atelier de près de cinquante personnes travaille sous sa direction et à ses côtés pour la réalisation des commandes qui lui sont passées. Ses collaborateurs de confiance, Giulio Romano et Gianfrancesco Penni poursuivent aussi une activité indépendante dans son atelier. La confrontation inédite des tableaux du maître et de ceux de ses élèves éclaire enfin le fonctionnement de l’atelier du génie d’Urbino. Les puristes trouvent des réserves à cette exposition [pas assez d'introspection, trop de chronologie qui n'apporte rien], mais je crois que par le caractère exceptionnel de certaines oeuvres, cette exposition est un must de la saison.
Du 11 octobre 2012 au 14 janvier 2013 - Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h - Nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 21h45
Billet spécifique à l'exposition : 12€ / Billet jumelé (collections permanentes et exposition) : 15€ - Musée du Louvre, Hall Napoléon, sous la pyramide.
Renseignements : 01 40 20 53 17

Et maintenant ? Un peu de pub un peu refresh ? Le chewing gum Trident ... c'est frais, c'est jeune et c'est super marrant ... Et ça rappelle des souvenirs ...

 :cu(lt) revient samedi prochain ...