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une vie de tto
1 octobre 2012

Il y a des murs moins palpables qu'à Berlin

En m'allongeant le soir de notre retour de Berlin, j'ai eu besoin de parler à Zolimari. Lui parler de ce que nous venions de faire et lui expliquer ce qu'il avait certainement compris mais qui, à mon sens, méritait d'être dit puisqu'il est des choses qui vont mieux en les prononçant. Quelques heures après avoir atterri, j'ai eu besoin de revenir, avec lui, sur ce voyage berlinois ...

- Je voulais te remercier ...
- Me remercier de quoi mon Tto ?
- Te remercier de ce que tu as fait, te remercier de ces vacances mais surtout des efforts qui furent les tiens pendant notre séjour à Berlin ...
- Je l'ai fait pour toi tu sais ...
- Pas seulement j'espère ...
- Moi, j'ai adoré nos vacances et je garderai un excellent souvenir de notre voyage avec tes parents
- Justement ... Je sais que tout n'a pas été simple mais je veux que tu entendes que je te remercie parce que ce voyage était très important pour moi ...
- Ah ... Pourquoi tant d'importance ?
- Parce que je pense qu'ils ont beaucoup aimé, que mon père a été chamboulé et que, malgré le fait qu'ils vieillissent, ils en ont profité pleinement.
- C'est vrai que tout n'est pas toujours simple avec eux ...
- En fait, je suis très pensif parce que j'ai pris pleinement conscience au cours de ce voyage du fait qu'ils vieillissent et ça fait un peu mal ...

Depuis la veille, une sacrée boule au ventre fait que je suis à deux doigts de fondre en larmes. Pourquoi alors que tout va bien, que je suis avec mon mari, et que mes parents semblent ravis et comblés ? Parce que voila, je sens un peu de tension inhérente à la fatigue résultant du fait qu'on marche 10h par jour depuis 3 jours, que mes parents ont du mal à suivre et que cela tend un peu tout le monde. En plus, la fin des vacances me rend morose ... Et puis voila ... J'ai mis beaucoup d'affect dans ce voyage ...

Ce séjour belrinois, c'est moi qui l'ait voulu. Mon père a fait son service à Berlin en 1970, en pleine guerre froide et n'y était jamais retourné. Moi, d'un autre côté, comme j'en avais marre de me torturer à trouver des idées de cadeaux d'anniversaire pour lui dont il peine à feindre qu'elles lui plaisent, j'avais trouvé sympa l'idée de l'envoyer à Berlin pour retrouver l'ambiance d'une ville qu'il a connu en militaire, passant périodiquement de l'autre côté du Mur pour aller chatouiller les cocos. Ce voyage avait une  importance capitale pour moi aussi parce que lorsque j'ai expliqué à mon Pôpa en quoi son cadeau allait consister, il a semblé ravi et comblé comme peu souvent je l'ai vu emballé. J'en avais donc déduit un véritable plaisir.

Mon père est quelqu'un de très effacé, qui ne se donne jamais droit au chapitre [ou alors le fait de façon tellement surprenante que personne n'y comprend rien quand il se pique de vouloir s'imposer], qui prévient tout, qui te submerge par un excès d'attention et avec lequel j'ai eu de lourds [même de très lourds] contentieux que j'ai choisi, avec lui, de laisser là où ils étaient. en outre, pour des raisons que je ne veux pas dévoiler ici, mon père un véritable problème avec son passé en particulier et le passé en général. Dans un tel contexte, l'amener à retourner à Berlin, brasser ses souvenirs de jeune homme, l'amener à me parler de lui [ce qu'il ne fait jamais] était l'objectif et il fut atteint.

C'est peut-être pour cela que j'avais le coeur gros ... parce que la coquille s'est fêllée ... parce qu'il m'a dit merci pour tout ça d'une façon pas comme les autres fois ... parce que les occasions qu'il m'ouvre la porte et me permette de lui faire plaisir sont rares. En outre, ma Môman était comblée aussi et l'occasion de faire plaisir à l'un et l'autre simultanément n'est pas si fréquente non plus. Et moi ... cela m'a ému d'être parvenu, avec Zolimari qu'ils aiment très fort, à leur rendre un peu de bonheur, de plaisir et d'histoire.

Pour tout cela, j'avais besoin de dire merci à Zolimari qui m'a aidé, qui a pris sur lui pour expliquer ou accompagner [alors qu'il n'est pas patient du tout du tout du tout].
Ce voyage était important parce qu'il permettait à un fils de tendre encore la main vers son père, vers ses parents. Le moins que je puisse faire, c'est ça ... Après m'être tant battu contre eux, avoir lutté comme tu n'imagines pas que j'ai lutté au point de m'en abîmer, j'ai soif de leur amour qui ne se cache plus derrière des figures d'autorité.

On a trop peu de rendez-vous forts avec ses parents pour pouvoir les manquer. Cette année, j'avais soif de les retrouver à Berlin, de leur faire plaisir et de leur en mettre plein les yeux. J'ai été affecté de les voir plus diminués que je ne le pensais mais oui ... ce voyage était important à plusieurs titres pour moi et, ce soir là, je me suis tourné après remercié Zolimari et une larme a parcouru ma joue. J'étais fier de moi ...

Tto, satisfait

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