C'est pas que je n'avais pas envie de te retrouver, ni même de cotoyer certains repères qui me sont familiers mais là, comme cela semble avoir été le cas pour beaucoup de gens, cette année, je n'avais pas envie de rentrer.

Pourquoi ? La faute à plein de choses ...

D'abord, j'ai passé d'excellentissimes vacances qui ne donnent, aucunement, envie de quitter l'environnement si propice à la détente et à retrouver l'ambiance calme et posée ayant trouvé matière à s'installer pendant plus de trois semaines nonobstant les sujets sur lesquels la concorde n'était pas totale. Nous en reparlerons dans quelques jours [le temps pour moi de trier les 2.452 photos, chiffre véridique] et tu constateras que la série de la rentrée sera bien sympathique à lire ...

Ensuite, c'est quoi ce temps pourri ? Moi tu comprends, je suis habitué à ne plus savoir comment s'appelle le truc blanc dans le ciel tout bleu. Aussi, lundi dernier, le rideau de pluie conjugué à la température vaguement polaire [justifiant qu'il faille se réchauffer], cela m'a déjà paru difficile et insurmontable. Mais ce n'est rien comparé à hier où j'ai eu l'audace et l'impudence de vouloir sortir en costume sans manteau ... un 25 septembre ! Là où je me suis habitué aux 25/30° cycladiques et 17/20° berlinois, le choc a été assez rude.

Ah mais donc personne n'a changé de tête ? Telle est la troisième raison ... Un petit séjour même pas prolongé dans les transports en commun et tu retrouves les mêmes têtes pas aimables et déjà désabusées alors que ce la ne fait pas un mois que tout le monde est rentré. Ce n'est pas minant ni minable, c'est épouvantabeule ! Non franchement, fais un effort ... change de tête. Regarde, moi ... j'ai une mine à faire jalouser Nikos [puisqu'il semble que j'aie bonne mine] et je souris ! C'est ça en fait que je crois supporter de moins en moins en France : l'ambiance mortifère alors que même à Berlin, les gens sont tellement plus agréables et reposants. L'hosilité primaire ressentie hier matin, pouah !!!

Évidemment, il y a le travail ... reprendre les mêmes dossiers [oui oui, je t'assure qu'encore une fois, là où moi je me coltine ceux des autres, on a bien pris soin de me laisser mes dossiers bien en place] qui n'ont pas bougé, ré-attaquer un train-train quotidien qui tranche trop avec une façon de vivre avec laquelle on se sent plus en harmonie [au point d'évoquer des projets alternatifs pour un futur plus ou moins loin] ... ouais, ça fait pas rêver ! Je ne te parle pas de l'ambiance de plomb qui règne au boulot, c'est pire que je ne l'attendais !

N'oublions pas dans le lot les gentils courriers des impôts qui réclament des sommes hallucinantes. Je veux bien n'être pas parti avec rien de la World Company, mais quand même ! Je crois qu'ils ont confondu avec Liliane B là ... Donc, va falloir les appeler rapido pour éviter qu'ils nous prennent autant de sous tous les mois dès janvier prochain ! Et puis, la taxe foncière, et puis les charges et puis ... et ben dis donc ... Ma grand mère disait qu'il vaut mieux payer beaucoup d'impôts, soit ... mais bon, comme je crois avoir compris qu'on allait en payer encore plus l'année prochaine, faut aussi m'en laisser pour que je vive un peu d'autant que j'ai un sérieux programme de choses délectables à faire dans l'année qui vient !

Ca fait du bien aussi de ne plus être sur Twitter [désolé, c'est volontairement que je n'ai pas répondu à tout ... pas envie et surtout besoin de couper un peu], sur Facebook [bon là, il ne s'y passe plus grand chose], ça fait du bien de ne plus savoir ce qu'il se passe dans le monde [j'ai appris le truc du film américain qui embrase le Proche-Orient 5 jours après le début ... wahoo, ça fait du biiiiieeeen], ça fait du bien ... et c'est pour ça que la rentrée étant de retour, je ne vois pas forcément d'un oeil agréable revenir tout ça.

Alors, hier matin, j'ai envoyé un texto à Zolimari, assailli que j'étais de toutes ces considérations et dépité par le choc que celles-ci provoquaient sur moi ; "on ne devrait jamais rentrer" lui ai-je écrit, de façon lapidaire, témoignage limpide de mon état d'esprit. Oui j'étais bien ailleurs et c'est aussi pour cela que je prends peut-être plus au sérieux qu'il ne le pense l'idée de Zolimari de nous expatrier pour faire autre chose. Déprime post-rentrée classique me diras-tu ... Probablement, l'avenir nous le dira mais sache une chose : je te souhaite des vacances comme j'en ai eu cette année avec la coupure aussi radicale qu'elle le fut pour moi. J'en avais même oublié le numéro de mon code postal ... C'est, à mon sens, le signe le plus indubitable que j'en avais besoin. Et puis quand tu es dans de tels environnements avec celui que tu aimes et que l'alchimie est à ce point parfaite, pourquoi aller chercher le bonheur ailleurs puisqu'il est devant toi.

En cela, je t'avoue que c'est un peu compliqué ce matin encore de faire le deuil de tout ça ...

Tto, nostalgique