Le Président, c'est maintenant
Ainsi donc, vox populi ... Le scrutin d'hier a validé les analyses publiées dans cette rubrique depuis quelques mois ... Finalement, les français ont décidé de confier les clefs à celui que peu avaient vu venir, de loin, avec obstination et persévérance ... Finalement, celui dont Nicolas Sarkozy disait en 2010 "Méfiez-vous de Hollande, il est celui qui surprendra" alors que DSk était au firmament des sondages, celui-là a réussi son pari romanesque.
Romanesque oui parce qu'il y a de cela dans l'acheminement du personnage qui n'en est visiblement pas un. Romanesque parce qu'il est différent des autres, il est proche, simple, souriant, vif, drôle et il affirme avoir une vision de laquelle il ne s'est jamais départi nonobstant les sondages fluctuants, les pièges, les aléas d'une campagne qui aura duré plus d'une année [ce qui est assez inédit en France].
François Hollande a été élu pour devenir le septième Président de la Vè République Française.
Tout y est passé et il a eu tous les surnoms mais, une chose est sure, l'homme a de l'épaisseur, du caractère et ce petit quelque chose qui distingue, ce détail qui donne la stature d'un homme d'état. Nombreux sont ceux qui s'inquiètent encore de sa capacité à affronter les tourments de la fonction dans un environnement tempétueux : il aurait du mourir politiquement 50 fois depuis l'année dernière et pourtant, il a gagné.
De l'autre côté de la scène politique, Nicolas Sarkozy a admis sa défaite sans que cela ne soit la débâcle annoncée. N'empêche, les sondages disaient trop invariablement la même chose depuis six mois pour qu'il en soit autrement. Le fameux débat de l'entre-deux tours s'est avéré raté pour le Président sortant qui a autorisé son challenger à vêtir les habits d'une présidentialité qu'il lui contestait. Enfin, comme expliqué ici depuis des semaines, le rejet de sa personne était trop fort et finalement la pire des contestatiosn quand on a personnalisé à ce point la fonction présidentielle.
L'Histoire jugera comme on dit ... Sarkozy est crevé de dix années de pouvoir et laisse derrière lui une UMP K.O debout, sans chef charismatique [Jean-François Copé étant une mauvaise plaisanterie] à la veille des élections législatives de juin où la droite républicaine a tout à perdre sur le terrain de valeurs brouillées par l'obsession d'un Front National devenu incontournable ... Sarkozy quitte le navire alors qu'il a bloqué le gouvernail vers des alizés bien menaçants.
Vox populi, vox dei ... La voix du peuple est la voix de Dieu ... Les parallèles de cette élection avec celle de 1981 sont vertigineux : alternance politique, "La France Forte", crise économique, [relative] union de la gauche, rupture avec une présidentialisation incarnée, taux de participation, score du vainqueur [à un dixième de point près], retentissement en Europe et dans le Monde ... Vertigineux en effet mais c'est à François Hollande d'écrire le quinquennat qui s'ouvre désormais.
Tto, qui te l'avait bien dit