Plutôt que brouiller l'écoute, je préfère largement ... (je t'aide, c'est une contrepèterie)
Lundi soir, à la faveur d'une position horizontale propice à tous les rapprochements, Zolimari s'est confié et m'a dit :
"Tu vois, avant toi ... pour moi, une dispute, c'était forcément une rupture puisqu'il y avait affrontement et que pour moi, ça signifiait une cassure et chacun retournait dans son coin. Les engueulades ont toujours signé un point final. Avec toi, j'ai compris que ce n'était pas le cas et j'apprends tous les jours à ne pas en avoir peur."
Il n'est pas question de procéder à une consultation du Docteur Love pour cela mais je me suis dit que cette discussion était une bonne occasion de revenir, ici, sur le sujet tant je sais par expérience que la question est particulièrement mal gérée par plein de monde. C'est même d'autant plus certain qu'il n'est pas rare lorsque j'explique que je me suis accroché avec Zolimari, j'ai souvent à faire face à des yeux incrédules stupéfaits du fait qu'il y ait friction. Jadis, cela m'aurait inquiété [et je dois bien reconnaitre que cela m'a angoissé par le passé] mais plus beaucoup désormais.
Le couplet "j'ai peur de m'engueuler parce que ça veut dire que c'est fini", je l'ai entendu et j'y ai même cru. Funeste erreur ... Comme je l'ai naguère expliqué à Zolimari un jour où nous avons failli faire une grosse bêtise, la vie à deux c'est finalement un peu comme la météo [et, plus ça va, plus je me dis que je suis un vrai génie d'avoir trouvé ça]. Il vaut mieux qu'il fasse très beau souvent voire la majeure partie du temps parce que tout le monde se sent mieux. Et puis des fois, le temps se couvre, il pleut et même l'orage peut être au programme. Et alors, à l'instar des masses d'air, n'as-tu pas remarqué qu'après la pluie vient souvent le beau temps ? Et bien, je demeure persuadé que, dans un couple, c'est pareil à une seule condition : que l'on permette au tonnerre de tonner, à la foudre de se libérer et au nuage de lâcher l'eau qu'il contient ...
Se persuader qu'il doit toujours faire beau est amusant voire très naïf parce qu'il ne fait jamais totalement beau ... Le beau temps du début ne dure jamais. Certes l'entrain d'un couple qui commence permet d'éviter qu'il ne pleuve [encore que ...] et donne dès lors l'illusion que tout va bien. Cela étant, je persiste à croire que cette illusion se dissipe assez vite et le fait que cela ne soit pas le cas est suspect de mon point de vue.
Je ne crois pas à une forte espérance de vie de couples qui ne s'accrochent jamais.
En effet, de mon point de vue, soit cela procède du fait que l'un [ou les deux]intériorise ce qui devrait ne pas l'être au risque qu'un jour, à force de trop garder pour soi, tout explose d'un coup et que l'inventaire des frustrations ne soit dévastateur ... De ce point de vue, l'illusion selon laquelle tout allait bien coûtera bien cher parce qu'elle aura bercé l'un et l'autre et le réveil sera difficile.
Soit cette paix apparente est le signe d'un déni de réalité par lequel on choisit de ne pas voir le problème et comme l'autruche, on attend que l'orage passe en espérant ne pas être touché par les gouttes. Là aussi, cette fuite est la meilleure assurance que cela prépare des lendemains qui déchantent quand la réalité finira par rattraper ladite autruche jusque dans le trou où elle a bien logé sa tête. Éviter un problème n'a jamais permis de le régler ...
Même s'il n'y a pas de règle transposable à chacun, ma philosophie demeure la même depuis des années avec Zolimari : quand j'ai quelque chose à lui dire, je le lui dis [pas forcément aussi rapidement qu'il le faudrait, mais c'est une autre question]quitte à ce que cela claque. Au moins les choses sont dites et nous ne pêcherons pas par excès de silence comme 23% des couples qui périclitent faute d'extérioriser leurs colères.
Ma grande victoire de lundi ? Entendre que Zolimari n'a plus peur ...
Tto, qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit