La première fois que je te confirme qu'on ne choisit pas sa famille
"En tout cas, tu pourras être fier/dépité me concernant parce que j'ai pris mon auréole sous le bras et je suis allé voir ta marraine [la soeur de ma Môman] pour lui montrer les photos de ma fille ... faudra que je t'en reparle (mais sois assuré que tu n'as rien loupé et que 5 ans, finalement, c'est pas encore assez)" ...
Peu avant 22h cimanche soir, mon frangin m'envoie un petit mot qu'il conclut par la phrase que tu viens de lire lecteur ... Le samedi soir précédent, je lui avais écrit que j'étais vraiment très content et très fier de lui ...
Ah la famille ... ma marraine appartient à cette partie de famille intrigante, versatile, parfois stupide et en tout cas aigrie ... Aigrie de ne plus pouvoir disposer d'un ascendant sur ma mère, aigrie de ne plus pouvoir régenter à loisir [à force de mesquineries et autres bassesses sordides] ... Avec le temps, celle qui fut ma tata préférée parce que je rigolais bien avec, parce qu'elle me donnait envie de dire et faire plein de choses ... cette tata là s'est enfermée à l'intérieur de barreaux purulents d'égocentrisme pour s'exclure d'une simplicité incompatible avec ses priorités nauséabondes consistant à écraser les autres avec mépris [ce en quoi, je dois reconnaître qu'elle n'est pas bien entourée].
Pour être exact, cela ne fait pas 5 ans que je lui parle plus mais presque huit années. Huit années de silence ... huit années de tension ... huit années d'une guerre de tranchées que je gagnerai et elle le sait mais l'orgueil l'empêche d'admettre sa défaite. Oui, sa défaite parce qu'au fond, elle le sait bien : elle a tort sur toute la ligne. Elle a outrageusement cautionné des comportements inacceptables [y compris ceux de ses rejetons], elle a couvert des agissements répugnants qui ont disqualifié toutes les qualités que je lui trouvais ...
Je savais, jeudi dernier, que nous nous croiserions ... C'est l'avantage désormais : nous nous voyons que pour les enterrements considérant que pour le reste, on ne m'invite pas [même s'il est de bon ton de dire le contraire ... sauf que les faits sont têtus] ou alors on ne répond pas à mes voeux de bonne année [cette année par exemple].
Ma marraine était flanquée de son mari, de sa fille et de son fils. Pendant les six heures que dura notre présence, il n'y eût qu'un "bonjour" cordial et ... un "au revoir" [et encore, je n'ai pas prononcé les mots considérés en saluant mon cousin et ma cousine ... faut pas déconner].
Nonobstant cela ... ma mère m'a entrepris :
- Tu sais Tto, j'aimerais bien que cet été, on arrive à réunir tout le monde à la campagne ...
- Ah bon ?
- Oui, pour faire que tout le monde se retrouve ...
- Mais Môman, quand on se retrouve comme à ces obsèques, personne ne me parle ...
- Ah bah voila ... et toit, tu as été leur parler ?
- Nan mais dis donc ... Je ne vais pas me prosterner non plus pour qu'on ait à mon égard la considération élémentaire à laquelle je peux quand même prétendre ! Depuis quand il faudrait que l'on amène en offrande un pseudo pardon qu'aucun ne mérite ? Dois-je te rappeler que tes soeurs n'ont même pas daigné honorer d'une réponse mes bons voeux pour cette année ... alors que tes frères oui, ce qui prouve bien que cela était du domaine des possibles ?
- Oui donc ... tu recommences à compter les points ... On ne s'en sortira pas Tto ...
- Mais tu me fais chier à renverser les rôles : ces ramassis passent leur temps à semer la zizanie parce qu'en divisant on règne mieux et toi, parce que tu penses qu'elles te mangent dans la main au motif que tu leur résistes enfin, tu te laisses avoir par leur jeu. Elles n'ont pas besoin de toi autrement qu'en faire valoir ... Elles passent leur temps à piétiner ceux qui leur cirent les pompes.
- Tu es haineux ...
- Non, je suis ferme. J'ai de la mémoire et je ne supporte pas les larmes de crocodile que l'on verse sur un cercueil en essayant de se racheter une conduite. Moi, je suis cohérent. Elles ont fait le choix de ne plus me parler parce que je leur ai expliqué qu'elles t'avaient mise en cause pour la dernière fois il y a huit ans. Elles m'ont traité de dépressif parce que je leur résistais. Elles ont tout fait pour expliquer que mon père est un raté, elles t'ont expliqué que tu étais psychiatriquement vulnérable. Mais réveille-toi !
- On ne peut pas parler avec toi ... Jamais tu n'es retourné vers elles ...
- Archi faux ! La preuve : je leur ai envoyé mes voeux. Mais à chaque fois, je n'ai pas de réponse ... Là, qu'est ce qui les empêchait de me parler ... C'est celui qui s'en va qui doit revenir. Pas le contraire.
- Donc c'est non pour cet été ? Ton frère n'est pas chaud non plus ...
- Je n'ai pas reçu d'invitation : j'aviserai ce jour là ... Je te rappelle que l'année dernière, vous avez voulu faire la même chose, on ne m'a pas envoyé à moi la moindre invitation ... tous les autres oui, moi non !
- Ca m'aiderait tu sais ... pour ma fin de vie ...
- Tu me fais chier avec ton chantage affectif misérable et dégueulasse ... Tu mélanges tout et tu te laisses retourner par tes frangines ...
- Non, c'est moi qui ait relancé l'idée ...
- Alors c'est pire. Moi, je n'ai rien en commun avec ces gens là. Ma marraine n'a pas été là quand j'aurais pu en avoir besoin et elle savait parfaitement que je pouvais avoir besoin d'elle. Tout le monde a su que j'allais très mal il y a trois ans : c'est à ce moment là qu'ils m'ont foncé dessus à me faire dire des choses imaginées. Ce sont des vautours et ils savent parfaitement que je serai toujours sur leur chemin. Aujourd'hui, ils ne m'ont pas parlé, sont restés entre eux ... Qu'ils continuent !
- Cet été, c'était l'occasion de présenter Zolimari et la petite de ton frère ...
- Mais Môman ... Flymon comme moi, nous ne leur devons rien.
La discussion s'est arrêtée là, nette ... cassante.
Ma Môman va revenir à nouveau avec son projet de réunion familiale ... Mon frère et moi sommes prêts. Mais il a raison : l'éloignement n'a pas été encore assez long : 5 années ne sont pas encore assez.
Tto, qui va sortir sa sulfateuse