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une vie de tto
20 décembre 2010

Avec le sexe, finalement, qui détient plus la vérité que toi pour toi ?

Docteur_LOVEPour finir l'année en beauté, deux questions pour le Docteur Love tandis que je suis tout loin tout là-bas mais que je reviens très vite ! Je te laisse entre de très bonnes mains ...

Bonsoir Dr ! Ma question concerne la bisexualité masculine. Je me considère moi-même comme bisexuel, mais je constate que plusieurs scientifiques mettent en doute l'existence de la bisexualité masculine. Pourtant, j'ai dans ma vie ressentit à divers moment d'intenses pulsions hétérosexuelles et à d'autre moment d'intenses pulsions homosexuelles, souvent en alternance et parfois de façon concommittante. J'ai également été de longues années en relation hétérosexuelle et j'ai eu la chance d'avoir une sexualité riche et satisfaisante avec des femmes que j'ai profondément aimé. Ma question est donc, comment expliquer le fait que j'ai pu ressentir cette attirance pour les deux sexes si, d'un point de vue scientifique, la bisexualité masculine n'existe pas. J'ai souvent l'impression que l'orientation sexuelle est un phénomène encore mal compris à la fois par la société et la communauté scientifique.
Vaste question que celle de savoir si la bisexualité masculine existe ou non. Tour à tour, les scientifiques, les sociologues de quartier ou que sais-je encore se risquent à émettre une opinion et finalement tombent souvent à côté de la plaque. Je ne parle pas de ceux qui considèrent que le bisexuel masculin est un homosexuel qui ne s'assume pas. Comme toute forme de simplification, elle est évidemment réductrice. La communauté scientifique est effectivement partagée sur le sujet mais rectifions un peu le propos : tous les scientifiques ne réfutent pas l’existence de la bisexualité et il est inexact de dire aussi que tous les scientifiques la reconnaissent.
Certains disent que la bisexualité, féminine et masculine, fait partie des orientations sexuelles possibles alors que d’autres pensent que celle-ci pourrait n’être qu’une phase temporaire, de transition de l’hétérosexualité vers l’homosexualité et vice-versa. On en a déjà parlé dans cette rubrique mais Kinsey avait établi une échelle de l’orientation sexuelle sur un continuum partant de l’homosexualité jusqu’à l’hétérosexualité en passant par la bisexualité, mais aussi par tout ce qui se trouve entre ces points précis. Kinsey prenait également en compte l’orientation des fantasmes sexuels. Dans cette perspective, les orientations sexuelles ne se limitent pas seulement à celles définies par une étiquette précise, telles qu’actuellement connues. L’orientation sexuelle peut varier, se modifier au cours de la vie, parfois plus d’une fois, bien que plusieurs scientifiques n’adhèrent pas à cette hypothèse. Alors ... finalement, le mieux placé est encore le sujet lui-même qui saura définir quelle est exactement sa position sur cette fameuse échelle de Kinsey. Plus ou moins gay ? Plus ou moins hétéro ? Finalement, chacun peut avoir sa réponse étant ici précisé que l'importance ne réside jamais dans la qualification ou la case dans laquelle on est. L'important est d'aller vers quoi l'on tend. S'il s'agit d'aimer un garçon plutôt qu'une fille, la réponse est toute trouvée, à l'inverse également. La science n'explique pas tout en définitive. Je ne suis pas certain qu'il faille le déplorer.

Salut Doc. Mon copain voudrait que l'on se masturbe l'un devant l'autre pour me voir,c'est son kif.Moi j'trouve ca bizarre. C'est normal? Je devrais me forcer et accepter?
Voila une demande qui est exprimée avec clarté, au moins. Bon ... la pratique masturbatoire est souvent solitaire et la transgression de ce caractère peut occasionnellement poser des problèmes à ceux (et celles) qui se sont habitués à leur solitude lorsqu'ils se masturbent. N'oublions pas non plus que la pratique masturbatoire est lourdement chargée d'interdits et autres images défavorables par diverses religions et morales judéo-chrétiennes notamment. Aussi, il n'est pas surprenant que le ressenti de la proposition du compagnon de notre lecteur se résume à "je trouve cela bizarre". Pourtant ... le piège est justement de se poser la question de savoir si c'est normal ou pas. En effet, il n'y a rien de normal ou anormal en la matière.
On peut entendre et concevoir que certains sujets éprouvent une forme d'excitation à voir l'homme ou la femme qu'ils aiment se masturber devant eux. Cette excitation pourra trouver sa naissance dans la vision du corps qui procède à cette activité souvent plus solitaire qu'accompagnée, dans l'activité même, dans une transposition voyeuriste ou que sais-je encore ... La question n'est aucunement de savoir si c'est normal ou pas, s'il faut se forcer ou non. La question est davantage de savoir si l'on en a envie ou pas.
En matière de sexualité (comme on a déjà eu largement l'occasion de le dire ici), les critères de normalité ou d'obligation sont assez inopérants et peu favorables à l'étude rationnelle de la question posée. En l'occurrence, la seule véritable question qui dérive de la proposition, c'est de savoir si l'on en éprouve le désir ou pas. Si le fait d'accéder à l'invitation faite génère un malaise ou implique une gestion de repères qui changent trop vite au point d'opérer une désorientation, le seul conseil que je puisse donner est de s'abstenir. En effet, en matière de sexualité, il ne faut avoir pour seul guide que sa propre envie. Dès lors, si l'envie de se masturber l'un devant l'autre est plus génante qu'excitante, peut-être ne faut-il pas y donner une suite favorable non sans en parler parce qu'il convient alors d'accompagner ce refus par une explication, ce qui évitera au compagnon de comprendre.

Au terme de cette année, je voulais vous remercier pour votre confiance et vos questions toujours intéressantes. J'espère que les réponses le sont également. Le Docteur Love tire sa révérence mais je continuerai à répondre à toutes les questions posées l'année prochaine encore dans le cadre de cette rubrique qui n'a pas d'autre prétention que de parler des choses de la vie que sont le sexe et les sentiments, sans juger. Très bonnes fêtes à tous.

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