"Moi Tarzan et toi ... euh Tarzan aussi !"
Nouvelle saison, mais ancien Docteur Love. Aucune raison d'en changer, il est trop génialement parfait et surtout, terriblement efficace. D'ailleurs [avant de lui céder la place], je t'invite à le solliciter si tu as besoin ... Il est comme moi, il a réponse à tout ! Pour ce faire, c'est ici.
Ca fait grave longtemps que j'avais envie de poser ma question : suis gay. C'est comme ca. J'm les keums et ce ki y a dans leurs paquets. Personne le sait (pour ça que j'ai peur de t'écrire Doc) et j'ai peur qu'on le sache parce que bon, jsuis passif. Et mes potes disent que les pd passifs c'est comme des gonzesses. Et moi, j'm pas qu'on dise que jsuis une gonzesse pcq jsuis un vrai mec mais j'm me faire prendre, c com ça. Alors voila : pourquoi un passif c'est une gonzesse dans la tete des gens ?
Bonjour et bonne rentrée à tous. Merci de votre fidélité et nous voici repartis pour une nouvelle saison de la rubrique du Docteur Love, nouvelle saison qui commence par cette question d'un jeune lecteur confronté à l'image tellement récurrente qui voudrait qu'un homosexuel passif serait une femme manquée. Très en vogue dans l'humour des années 70, on ne peut que se féliciter de la perte d'influence de cette idée aussi tenace que bête voire idiote.
Pendant très longtemps, l'amalgame a été trop souvent fait entre les travestis, les transsexuels et les homosexuels qu'il était plus comode et pratique de mettre dans le même panier alors que chacun sait que c'est inepte et que cela n'est en rien comparable. Est-ce qu'il apparait judicieux de mettre dans le même panier une danseuse de flamenco avec une adepte de la chirurgie esthétique et une lesbienne ? Pas vraiment ... et pourtant au motif que les trois étaient amenés à potentiellement avoir des relations sexuelles avec quelqu'un de leur sexe, cela suffisait. Pour stupide que soit cette croyance populaire, elle a fait des dégats pas possibles renforcée en cela par des exemples carricaturaux comme ceux de "La Cage aux Folles" pour ne citer que celui-là. En réalité, il n'y a pas d'homosexuatité type sur laquelle on pourrait théoriser et se baser sur des copnstantes empiriques. La réalité est bien plus hétérogène que ces simplifications tentent maladroitement et abusivement de convaincre. Ainsi, depuis que le monde est monde des hétérosexuels comme des homosexuels se sont travestis avec plaisir. Depuis la nuit des temps, certains hommes furent maniérés sans pour autant être homosexuels et certains homosexuels furent très enclin à coucher avec des personnes de leur propre sexe non sans être d'une virilité les rendant totalement insoupçonnables. Enfin, un homme qui vit mal avec le sexe que la nature lui a attribué à sa naissance n'est pas nécessairement homosexuel et il n'aime pas nécessairement jouer le rôle d'une femme au lit, son trouble identitaire étant bien ailleurs.
La conception méditerrannéenne sur laquelle s'est bâtie la société judéo-chrétienne qui est la notre a omis de se rappeler que ce n'est pas parce que l'on est un garçon hétérosexuel que l'on doit être dominant. En outre, une éventuelle féminité (si tant est qu'il faille la rapprocher forcément d'une moindre activité dans l'acte sexuel) peut aussi toucher des hétérosexuels, il est donc indispensable de ne pas lier cette dernière aux seuls homosexuels dont la passivité dans l'acte n'implique pas forcément qu'ils soient plus féminins que d'autres.
Pour un hétérosexuel ambigu, le cliché d'une trop grande passivité qui se traduirait par un comportement feminin et maniéré n'est pas compatibleavec leur virilité sociale qui les pousse à éviter le mode passif de la sodomie, encore qu'il existe un certain nombre d'hétérosexuels qui aiment se faire administrer des pratiques anales par leur partenaire féminine qui y trouve un certain attrait. On rappellera ainsi que les ventes de sex-toys consistant en une ceinture munie d'un gode-michet ne sont pas l'exclusivité des couples lesbiens ...
Il est néanmoins vrai que plusieurs études ont démontré que de nombreux bisexuels préfèrent le mode actif qui satisfait leurs pulsions homosexuelles tout en leur permettant de rester "hommes", la pénétration anale étant alors trop inconciliable avec leur schéma de pensée. Par ailleurs, les apparences sont parfois très trompeuses et rien ne dit qu'un homme très maniéré et suscitant par son comportement un rôle féminin sera effectivement passif avec son compagnon. De même, nombreux sont les hommes d'une virilité incontestable qui aiment d'adonner, passivement, à la sodomie.
Les rôles ne sont donc pas distribués selon des facteurs exogènes. Dans un couple homosexuel, rien n'indique que celui qui est passif un jour le sera toute sa vie. Comme en d'autres matière, tout dépend des préférences et cela ne peut se résumer au fait de "faire l'homme" ou "faire la femme". Le pénétrant et le pénétré peuvent parfaitement intervertir leurs rôles puisque par hypothèse, la relation homosexuelle met face à face deux individus sur un même pied d'égalité puisqu'ils présentent les mêmes caractéristiques physiques. A l'exception des transsexuel(le)s (pour lesquel(le)s l'équivalence physique n'est pas obligatoire), les travestis (pour lesquels la relation sexuelle n'est pas le but premier) et les bisexuels (dont certains sont enclin à rester dans un rôle socialement masculinisé), il est bien rare qu'un homosexuel se contente d'être passif ou actif à 100%. Il n'y a pas de règle écrite concernant la sexualité des couples homosexuels. Si un homme est bien dans son corps et s'il accepte son sexe, ce qui constitue la majorité des homosexuels, il ne cherchera pas à devenir femme physiquement, mentalement et sexuellement.