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une vie de tto
9 août 2010

On flane, on flaire, on flaire la flamme singulière, on gagne, on perd, on perd la gagne ...

En fin de semaine dernière, je me suis bourré la tête de Benjamin Biolay ... Je voulais t'en parler plus tard dans le mois ... le 15 août par exemple, mais là, à la suite de mon fantastique chemin de croix de vendredi dernier, je me suis dit qu'il était grand temps de parler de ce singulier Benjamin Biolay.

Que les choses soient extrêmement claires, le personnage ne me plait pas mais, a contrario, son album "La superbe" me plait terriblement. A la limite, je confesse que cela faisait bien longtemps qu'un album francophone ne m'avait pas autant plu. Il y a un an déjà, j'avais clairement tilté sur Panam et son son curieusement différent. Et puis, chemin faisant, j'ai écouté tout l'album ... J'ai succombé aux "15 août" / "15 septembre" .... et puis, il y a le titre éponyme de l'album "La superbe".

A celles et ceux qui me diront d'emblée que c'est du Gainsbourg 2010, tellement germanipratin que ça n'en peut plus, etc ... oui bah peut-être mais finalement, l'essentiel n'est pas forcément là. Pour une fois, je trouve que l'album est très très bon et ce titre particulièrement [même si c'est loin d'être le seul qui me plaise]. Mais alors, pourquoi donc comment cela se fait-il donc alors ?

Je retrouve dans ce morceau des accents de ce qui m'avait tant plu dans "La nuit, je mens" de Bashung avec le délire des violons, les paroles vaguement chantées à la limite de la sussuration, l'ambiance crépusculaire ou propice à l'aurore ... Oui en fait, c'est tout cela qui me plait ... cette balade vaguement philosophe sur l'existence menée avec tantôt des percussions discrètes et un lansinant violon qui prend les oreilles sournoisement jusqu'à t'habituer perfidement ... t'amener doucement comme une montée de sève à l'emphase de la phrase mélodique qui se répête ensuite avec obstination ... Viendront par la suite quelques notes de saxo alternant avec les quelques paroles que Biolay prononcera encore en expliquant que tout cela est une aventure ...

La structure du morceau est définitivement classique [les esprits chagrins diront "convenue"], mais elle autorise un voyage ... j'ose ... une balade qui vaut pour ce qu'elle est, qui permet la pérégrination intérieure d'avoir à envisager une existence comme un chemin tour à tour avec ses hauts et ses bas ... avec quiétude et une forme de résignation fataliste que l'on appelle souvent "l'expérience".

Jeudi soir, en rentrant de Paris, j'ai roulé avec ce morceau tout fort sur un périphérique aoûtien presque inerte de dépeuplement, des quais quasi desertiques ... et ces violons alliés à la voix de Biolay descendant méthodiquement les vers de son morceau ... j'ai partagé d'être à la merci de ce qu'il décline et qui est commun à tant de monde, j'ai partagé un moment sa vision de la vie, cheveux au vent entouré de cet air mi-frais mi-chaud si caractéristique d'un été qui avance, j'ai baigné dans cette torpeur de laquelle je me rassurais d'avoir à retrouver quelques minutes plus tard les bras et les lèvres de celui à qui j'explique qu'elle est belle cette vie pour autant que l'on en fasse quelque chose qui le permette.

C'est finalement ce que j'aime dans cette chanson [et, par extension, dans nombre de chansons de cet album] : le transport mélodique ... et j'avais besoin de l'être.

Tto, transporté superbement

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Commentaires
J
paraîtrait que t'as poké Ditom ?<br /> ça c'est pas bien, ça, j'suis pas content...<br /> <br /> 'tain, qu'est-ce qu'il faut pas faire ?
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J
paraîtrait que t'as poké Ditom ?<br /> ça c'est pas bien, ça, j'suis pas content...<br /> <br /> 'tain, qu'est-ce qu'il faut pas faire ?
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B
c'est marrant comment ce Biolay évolue chaque année dans le coeur des gens qui, pour la plupart le déteste alors que c'est un vrai musicien au delà d'être un chanteur et même, au delà d'être un homme. C'est sa particularité. C'est ce qui est beau et c'est aussi ce qui le controverse.<br /> Si tu as de bonnes enceintes chez toi, mets le casque et n'écoute que la mélodie, je pense que tu devrais tilter.
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D
Je partage tout à fait. Je n'aime pas particulièrement le personnage mais cet album est une merveille de bout en bout, textes comme mélodies. Et, après l'avoir vu au Casino de Paris, je peux dire qu'il se défend bien sur scène le Benjamin (ce dont je n'étais pas convaincu non plus). Il a pas mal de présence.<br /> Mention spéciale pour "Brandt Rhapsody" avec Jeanne Cheral.
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F
Y a juste un truc qui cloche dans cette belle déclaration d'amour artistique, c'est le passage avec les cheveux au vent...! J'ai peine à imaginer la scène quand même :)
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