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une vie de tto
21 novembre 2008

Je te le devais bien

« Tu sais qu’avec ta vie, tu as une matière fantastique pour écrie et partager des choses qu’on ne retrouvera pas ailleurs ». Je me souviens bien de cette phrase … Chrisse m’avait expliqué cela dans son resto préféré l’année dernière, en décembre … lors de notre première rencontre.

C’est vrai que j’ai une vie que je m’efforce de rendre drôle, amusante, peu sujette à la monotonie. Cela a le redoutable avantage de me faire vivre à 100 à l’heure. En revanche, des fois la machine se grippe … et des fois, elle cale.

Il y a une dizaine de jours, la machine en a pris plein son grade à telle enseigne que si tu m’as croisé, j’ai pu te paraitre méconnaissable au point qu’à tes yeux, j’ai pu paraitre très humain finalement. Loin de moi le bloc de granit inaltérable et ttotalement insubmersible. Comme promis, je n’y reviendrai plus.

Toutefois, tout cela a des conséquences et l’une de celles qui t’importent notamment concerne ma présence en cet endroit où tu viens me voir, lire patiemment mes âneries, partager un semblant de quelque chose qui fait qu’au gré des échanges je crois que l’on se connait un peu mieux même si … ce genre de relations sont imparfaites, j’en conviens. C’est néanmoins l’exercice auquel j’ai sacrifié avec passion.

Lundi,  je t’ai expliqué que je doute de la pertinence de maintenir l’existence de cette fenêtre. J’ai pris le temps d’y réfléchir. J’ai bien lu tout ce qui m’a été adressé à ce sujet (ce qui me permet de te remercier pour ton commentaire ou ton message). C’est en conscience et avec un peu de gravité que je vais te livrer ma décision en te l’expliquant au préalable.

A titre liminaire, je tiens à évacuer un truc : je n’ai pas lancé cette question pour recevoir des témoignages d’affection débordants et excessifs histoire de tirer sur une corde. L’idée n’a jamais été de faire de cette interrogation réelle un chantage affectif quel qu’il soit.

Arrêter ou pas … l’alternative est finalement assez simple et propre à beaucoup de choses. Arrêter pour faire quoi ? Continuer pour quoi faire ? Au-delà du caractère générique de la question, il y a une mise en balance d’intérêts et d’éléments pas forcément tous compatibles.

Tu m’auras beaucoup apporté au fil de ces années, ta présence et ton esprit m’ont ragaillardi plusieurs fois. J’ignorais que l’exercice narcissique consistant à écrire ce que l’on veut pouvait faire jaillir autant de générosité, d’échanges, de découvertes et aussi de gentillesse. Arrêter, je l’ai compris, c’est renoncer à cela.

Ecrire n’est pas un supplice, c’est même un plaisir. J’aime le verbe, les mots, je m’en amuse avec facétie et délectations. Ce besoin de m’exprimer par les lettres ne date pas d’hier et j’y avais trouvé, par ce biais, un exutoire fameux propre à répondre à mes envies. Arrêter, c’est malheureusement renoncer à cela.

Flatteur et enviable qu’est le rôle du bloggeur qui se croit vaguement influent parce qu’une grosse centaine d’aficionados viennent lire ce qui se passe par ici tous les jours. Pour un nombriliste comme moi, tu imagines bien que cette méthadone n’est pas neutre et présente les caractéristiques de l’addiction. En conséquence, arrêter c’est renoncer à cela.

La liberté et la tribune que cet endroit m’offrait, voila bien ce vent d’air frais que je souhaite à tout le monde et qui autorise à partager des goûts, des avis, des envies. Donner, c’est finalement tellement important même quand on est un invétéré garçon centré sur lui-même. Mais là encore, arrêter c’est renoncer à cela.

Te séduire. Mon ambition fut aussi celle-ci. Lecteur qui rit n’est pas forcément à moitié dans mon lit, Dieu merci. Pourtant, te plaire et te donner envie de revenir me voir, voila aussi ce qui m’a plu et m’a guidé sans tomber dans le travers pourtant humain de vouloir verser dans le racolage et la facilité. Arrêter, c’est également renoncer à cela.

Te livrer, chaque jour, un petit billet n’était pas du tout handicapant. Juste qu’il fallait s’organiser et, en définitive, cela me donnait la force de trouver des idées de sujets, de concours, de titres ... Jamais cet endroit n’a parasité ma vie. Au contraire, il m’a permis de l’enrichir. Et arrêter, c’est aussi renoncer à cela.

Et puis, il y a toi. Toi qui a eu la curiosité de venir, de te dévoiler un peu, de me faire rire, de m’émouvoir, de me faire partager un bout de ta vie … Toi qui aime aussi celui que je suis, mon univers et mes obsessions, mes colères et mes joies, mon regard et mes mots. Il n’est jamais rien de définitif dans la vie, dans un sens comme dans les autres. Arrêter, c’est renoncer à toi et toi à faire sans moi.

Nonobstant, je déborde d’idées, d’envies et d’une multitude de pistes. Mais tout cela n’est-il pas dérisoire au regard de la désorientation profonde que j’affronte, dérisoire face au vertige du moment, dérisoire en considération de cette douleur dont j’ignore si elle saura se calmer un jour.

Depuis tout petit, j’ai fait miennes les dernières paroles d’Emilie Jolie : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve ». C’est tellement vrai. Cette règle m’a permis d’en passer des tempêtes, peut-être pires que celle-ci. Arrêter, c’est renoncer à tout ce que j’ai décrit plus haut et plein d’autres choses encore. Mais cet endroit n’est pas un rêve. C’est une réalité.

Arrêter, c’est donner une cohérence au discours. Arrêter, c’est tourner la page. Arrêter, c’est de façon inédite rendre les armes.
Arrêter, c’est stopper et laisser mourir.

Oui … finalement, arrêter c’est renoncer. Or je ne renonce jamais.

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Commentaires
D
TTO, arrêter son blog ? De la pure science-fiction, comme a dit Didou. Pour revenir au sérieux, tu devrais davantage orienter tes textes vers l'introspection. Somme toute, c'est ce qui est le plus intéressant d'un blog. Ce que tu ressens au plus profond de toi : tes craintes, tes doutes, tes angoisses, tes joies, tes fantasmes, etc. Et je suis sûr que tu vas trouver la force de continuer d'écrire en ce sens.
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L
OUF !
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S
alors moi une chose à te demander je t'en conjure pas ça... Jamais tu ne dois faire une chose pareille. Please nonnnn. Même si je ne commente pas je suis là chaque jour a te lire et j'en ai besoin moiiiii, vraiment, sincèrement, non ! sinon c'est la fessée cul nu! Euh non tu risquerais d'apprécier... Enfin bon je trouverais un truc mais ça se payeras cher kniark kniark :o)<br /> <br /> on t'aime nous :o)<br /> <br /> Bisoussssss
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S
Ah ! C'est très bien ainsi :).<br /> Puis toujours aussi remarquablement bien écrit.
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D
Je n'avais pas commenté parce que je connaissait l'issue !!! Ttoi, mettre fin à ce blog ? De la pure science fiction !! (enfin pour le moment... on ne bloguera peut-être pas jusqu'à la retraite !).
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