Frightenned
Tout est dans ce mot ... Mardi dernier, je me suis fait plaisir.
Tu le sais, la semaine prochaine, je suis déporté en Pologne pour aller faire la plante verte dans le cadre d'un merveilleux colloque extraordinaire de la World Company ... Pour me faire avaler la couleuvre d'aller moisir dans un hôtel pendant 4 jours, j'ai eu droit à tout ... "C'est bien pour toi", "Tu te rends compte, c'est fantastique que l'on ait pensé à toi pour ça", "Humm, c'est le signe que tu comptes ..." et autres conneries du genre. Sauf que moi, déjà quand je dois aller jouer les tentures de salles de bain dans des pince-fesses pendant 1 heure, ça me gonfle ... alors là, 4 jours !!!! Bref, c'était top la déprime.
Et puis ... mardi, j'en ai eu marre et je me suis dit une chose ... Personne ne veut y aller, je suis le seul qui se sacrifie mais ce ne sera pas à n'importe quel prix. Autrement dit, puisqu'il n'y a pas de solution de rechange, j'ai donc toute latitude pour faire ma diva !!! Et c'est précisément ce que j'ai fait. J'ai pris des billets d'avion pour éviter de me taper le premier soir d'"introducing" [oui, j'ai omis de te préciser que tout va être en english pendant 4 jours ... wonderful !] et surtout le dernier jour ... Rhoo, et comme j'ai un avion assez tôt le vendredi matin, ben il ne serait pas raisonnable de rester trop longtemps à la mega party du jeudi soir, celle où il y aura un concours de danse écossaise ! Non mais attends ... un concours de danse écossaise ! Je rêve là ... Moi, en kilt avec rien en dessous, à gigoter comme un crétin dans tous les sens en soufflant dans un bignou ? [bon ok, je schématise un peu ... mais QUAND MEME !!!].
La funeste perspective d'avoir à faire ce que je ne supporte dans aucun mariage [oui, curieusement, c'est au moment des jeux Club-Med que je me souviens que je dois furieusement aller dehors pour fumer ... alors que je n'ai toujours pas touché une cigarette de ma vie !], alors là ... c'était trop ! Donc, j'ai pris mes petites mains et j'ai écrit à ma consoeur britannique en lui expliquant que j'étais très honoré de la rencontrer, que je m'en réjouissais à un point qu'elle ne pouvait imaginer [les anglais aiment le second degré, isn't-it ?] et surtout que je profitais de ce mail pour lui dire que j'étais very frightenned des animations envisagées, et que donc, si je pouvais d'ores et déjà en être dispensé, cela me ferait le plus grand plaisir ! [Je sais, je sais ... je fais très bien l'ours ... mais j'assume totalement]
Elle m'a répondu sur le champ en me disant qu'elle aussi était ravie de me rencontrer parce qu'on lui a beaucoup parlé de moi ... [gloups ... dans quel sens, et surtout ... avec qui ???!!!!???] et que pour les animations, il fallait que je me tranquilise : rien n'était obligatoire [carrément le truc à ne jamais me dire puisque là, je m'vais m'engouffrer dans une telle brèche à un point inimaginable]. Le but était que tout se passe de façon informelle et relax ...
Hé ben moi, je préfère !
Mon chef ne s'en remet toujours pas que j'ai osé dire ce que j'ai écrit, il m'a dit que cela ne se faisait pas du tout, que vraiment ... que et que ... Bref, à ce flot de recommandations sociétales de savoir vivre très style Nadine de Rotschild que personne n'est moins en situation que lui à donner, je lui ai répondu que ... ben s'il ne voulait plus que j'y aille, fallait qu'il me le dise tout de suite, mais que puisque j'étais le seul crétin à devoir y aller parce que tout le monde a eu le courage exemplaire de faire preuve d'une lâcheté éclatante en la matière, je faisais ce que je voulais et que d'ailleurs, je n'avais pas l'intention d'avoir ma langue dans ma poche ... J'ai ponctué par un sardonique "L'envie de me renvoyer là bas passera à tout le monde, je pense ..."
Tto, diva