Gisèle
Ce week-end, j'avais rendez-vous avec mon enfance, avec le regard attendri d'une femme qui m'a vu grandir. Elle est la chance que je souhaite à chacun, toute fragile et toute douce.
Je reconnais son regard d'entre mille. Je m'éffondre intérieurement lorsqu'elle me prend dans ses bras, lorsqu'elle m'embrasse et que je sens ses bras m'envelopper ... ça doit me rappeler des choses, mais moi ça me balaye comme si une caisse de 45 tsunamis s'abattaient sur moi.
Cette femme est une bénédiction : sa voix toute veloutée, ses yeux tellement sécurisants, sa modestie écrasante ... le lien avec elle est à ce point évident que le petit garçon qui est en moi trépigne à l'idée d'être à nouveau cajolé par elle. D'ailleurs, ce n'est plus un lien, c'est une tendresse indéfectible qui me fait venir les larmes dans la gorge rien que d'écrire ces quelques mots dérisoires en comparaison de ce que je ressens. Pendant tout le repas, je l'ai observée : elle est d'une sensibiilité exacerbée, d'une bienveillance qui m'émeut au plus profond de moi, d'une délicatesse sincère qui le dispute à sa bonté, d'une humilité telle que cela en donne le vertige ...
Ses yeux attendris se posent encore sur moi, sur le grand garçon que je suis devenu ... et cela me fait fondre comme un glaçon dans un four de boulanger thermostat 12. Evidemment, je ne me souviens pas des moments partagés avec elle mais le son de sa voix, ses mains et sa façon de me considérer m'évoquent quelque chose, appellent en moi ce sentiment rare et précieux ... cette impression d'un paradis perdu parce qu'appartenant au passé mais qu'il m'est donné de toucher à nouveau du doigt à la faveur des émotions dont je parlais à l'instant ... à son contact et dans ses yeux si aimants.
Ce week-end, j'ai revu ma nourrice et j'en ai les yeux rouges.
Tto, chanceux de connaitre une femme comme elle