Ca fait un bail que j'ai envie de l'écrire ce billet ... depuis un repas sur la terrasse du Palais de Tokyo, au coeur de l'été dernier ... en géniale compagnie ... lorsqu'incidemment, ce sujet est venu sur la table et est reparti aussi vite qu'il n'était venu, mais je ne l'ai pas laissé s'échapper [ça va pas non ? Un sujet en or comme celui-là ...].

Je suis, à plusieurs titres, concerné : je suis un garçon [et un vrai ma p'tite dame, du vrai, du bon], j'ai plus de 30 ans et ... je le vis super extraordinairement bien. Autant les 20 ans m'avaient presque angoissé tellement j'y avais mis de pression et d'espoirs, autant les 30 balais ne m'ont rien fait [je ne les ai pas senti passer] et plus ça va, plus je me dis que je suis content de les avoir et de les vivre comme ça. J'vais pas me lancer dans une étude vaguement sociologique du trentenaire metrosexuel nombriliste auquel on pourrait m'associer [sans trop exagérer d'ailleurs], pour le coup, j'vais te parler de moi, lecteur au sourire témoignant d'un certain bonheur.

En regardant celui que je suis, je suis content : content d'y avoir cru même au creux des vagues crépusculaires, content de parvenir à être celui que je veux être, content d'avoir accompli tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, content de me sentir aimé, content d'avoir des rapports presque normaux avec mon père, content de me laisser submerger par mes désirs, content de vivre à cent quatre-vingt dix à l'heure, content de ne rien regretter, content de trouver cette quiétude en beaucoup de domaines [et de plus en plus], content de lire dans les yeux de mon frère toute l'affection indefectible qu'il me porte et qui est réciproque, content de toujours et encore m'accomplir sexuellement [et putain que c'est bon !!!], content de cet endroit qui me plait bien, content ...

La trentaine, c'est l'age d'or m'avait-on dit ... je confirme, j'affirme, je maintiens et j'accentue : c'est merveilleux. Je suis pire qu'une fille enceinte : je veux tout, tout le monde, tout le temps, tout de suite.
Je suis avide de sensations, d'odeurs, de goûts, de rires, de regards, de souffles dans mon cou, de mains sur ma tête qui parcourent mes cheveux, de proies, d'émotions, de frissons, de verres euphorisants, de tendresse, de complicité, de doigts qui parcourant mon ventre et mes côtés me donnerait une chair de poule sibérienne, de discussions profondes et pénétrantes.

I am un garçon dense, charmeur, riche de tout ça, insatiable, sain, gourmand, dévoré [et qui adore ça !]. C'est un peu le roman de ma vie que tu suis ici et auquel il t'est donné de participer si l'occasion se présente [comme tu en as de la chance, veinard !!!] Pour autant, je suis lucide [trop parait-il] : tout le monde n'a pas la chance d'être aussi bien dans ses baskets. Mais nom d'un chien, pour paraphraser, je me dis qu'on n'a pas tous les jours la chance d'être un trentenaire et que c'est malgré tout une putain de bonne décade, véritable explosion de jouissances de toutes natures. Alors toi qui te morfond dans ton trentenairisme, toi qui ne comprend pas les mecs de 30 ans et plus, toi qui a peur d'y arriver ... regardes-bien, approches-toi, n'aies pas peur. Oui, le mec trentenaire est égoïste, oui il est minant de nombrilisme, oui il est pénible d'inconstance, oui il est à buter tellement il commence à courir après le temps qui passe, oui bien sur il est tout ça ... mais considères aussi qu'il est beau, accompli, fort de ses certitudes, presque sage, sensible, caractériel [c'est tellement bon d'avoir du caractère ... sans qu'il soit mauvais], babillard, sexué, paternaliste, touchant et tant d'autres choses encore ...

Tto, à fond à fond à fond