Que dire .. que faire ... "Zodiac" de David Fincher est en soi tout sauf un mauvais film. La photo, parfois trop sombre, est magnifique. Le casting tourne principalement autour des rôles de l'Inspecteur Toschi et du dessinateur Robert Graysmith, les autres étant clairement des seconds rôles dans tous les sens de l'acception. L'histoire est tirée de faits divers réels et ... pas un brin de romance superflue. Le scénario est adapté du bouquin écrit par Robert Graysmith.

Le seul problème que je vois dans "Zodiac", c'est la durée du film ... Ca me fait toujours ça quand, au milieu d'un film, une collision intervient dans mon petit crane de piaf et que, telle un gong, une question raisonne alors : "Mais ça finit quand ?". Une impression aussi désagréable ne fait que se confirmer lorsqu'au fur et à mesure du détricottement de l'intrigue, les pièces de la conclusion finale se mettent en place et que cela m'arrache tantôt un "ouf" de soulagement profond, tantôt un sourire rayonnant. Bah là, avec "Zodiac", c'est ce qui est arrivé. L'enquête a duré des années dans la réalité, s'est éternisée, a tellement trainé en longueur qu'il ne serait pas exagéré de dire qu'elle était en voie d'immortalisation. La perpétuation et les vicissitudes y relatives ne sont pas épargnées au spectateur qui, du coup, en subit les ravages et prend chaque errement comme une crucifixion supplémentaire ... remarquez, on finit par les traiter de gros nazes ces flics de province américaine qui se complaisent à ne pas mettre en commun leurs informations ... on aurait gagné un temps s'ils avaient fait preuve d'un minimum de professionnalisme ... Tenez, prenez la fin du "Retour du Roi" dans la Trilogie du Seigneur des Anneaux : vous vous souvenez que c'est interminable ... Et ben là, c'est cette mauvaise impression qui domine pendant les deux dernières heures du film. Pas glop !

Donc, le montage est souvent insupportable même si, de temps en temps, à la faveur d'instants plus anxiogènes que d'autres, on est soudain pris par ... une angoisse, une peur, un souffle ... mais les avatars bureaucratiques qui permettront une si longue impunité du Zodiac reprennent rapidement le dessus.

Pour autant, Marc Ruffalo, Robert Downey Jr [très drole en chroniqueur judiciaire et policier miteux] et Jake Gyllenhaal sont impeccables. Robert Downey Jr apporte même ce zéphir apaisant qui permet de faire passer la sauce faute de quoi elle serait définitivement, selon moi, indigeste. On m'a fait remarquer il y a peu que les femmes sont incroyablement absente de ce film ... C'est vrai. L'atmosphère seventies post-sixties est assez bien rendue mais, à titre personnel, ne m'a jamais passionné pour ce qui concerne les Etats-Unis.

C'est en sélection officielle à Cannes ... Pas sur que cela arrache une Palme ...

Tto, accablé par les 2h45 !

L'HISTOIRE : Zodiac, l'insaisissable tueur en série qui sévit à la fin des années 60 et répandit la terreur dans la région de San Francisco, fut le Jack l'Eventreur de l'Amérique. Prodigue en messages cryptés, il semait les indices comme autant de cailloux blancs, et prenait un malin plaisir à narguer la presse et la police. Il s'attribua une trentaine d'assassinats, mais fit bien d'autres dégâts collatéraux parmi ceux qui le traquèrent en vain.
Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse, n'avait ni l'expérience ni les relations de son brillant collègue Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au San Francisco Chronicle. Extérieur à l'enquête, il n'avait pas accès aux données et témoignages dont disposait le charismatique Inspecteur David Toschi et son méticuleux partenaire, l'Inspecteur William Armstrong. Le Zodiac n'en deviendrait pas moins l'affaire de sa vie, à laquelle il consacrerait dix ans d'efforts et deux ouvrages d'une vertigineuse précision...