Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
une vie de tto
7 juin 2006

Eva fête ses un an (3)

... Le rire d'Eric alors que nous perforions l'obscurité dans ce véhicule un peu fou m'était apparu comme une enième menace et le problème c'est qu'arrivé à un moment ... trop de menaces tuent la menace !

Après tout, nous étions avec deux malades au volant d'un cercueil. Et bien on verrait !
Pour voir, on a vu !

Mirabelle et moi découvrimes le lieu ... le fameux objet de tant de cachoteries ... une boite de nuit.
Eva savait ma profonde aversion pour les boites de nuit que j'ai toujours considéré comme des énormes de halles où la chair fraiche s'étend, se trémousse sous le prétexte fallacieux de vouloir danser et bouger alors qu'en fait la finalité est bassement charnelle et profondément attachée au stupre : les filles et les mecs (surtout) vont en boite pour revenir accompagné(e)s et décharger chacun leurs hormones avec l'intermédiaire de la proie qu'ils auront réussi à attirer ou charmer c'est selon ! A force de le dire à tout le monde, il était de notoriété publique que j'abhorais les boites de nuit et cela me faisait passer pour un vieux grincheux pas enclin à faire la fête (bien sur, y a qu'en boite qu'on peut faire la fête... c'est bien connu) en sorte que nombreux et nombreuses furent celles et ceux qui tentèrent de m'y entrainer et se sont exposés à un refus poli mais ferme !

Eva et Eric avaient décidé de revenir sur les lieux de leur crime de l'année passée : la boite où ils s'étaient rencontrés serait le théatre sacrificiel de cette soirée dont le début m'avait largement repu en matière d'émotions et autres désagréments qui justifient que je tire ma révérence plus promptement. C'était une boite érigée au milieu de nulle part, une vieille batisse en pierres apparentes sur trois étages avec des pistes extérieures et de nombreuses salles intérieures.

Je me fais toujours une idée de la meute qui grouille dans une boite en observant la populasse sur le parking. Et bien là, on avait le droit à des jolis versaillais bien propres sur eux avec pour seul signe de subversion une mèche de cheveux si hirsutement disposée qu'il ne pouvait s'agir que d'une savante et méticuleuse préparation, de jolis messieurs à la quarantaine triomphante venus ce soir encore tenter de retrouver leur jeunesse passée en charmant de jeunes gens intéressés à l'idée de s'imbiber d'un champagne hors de prix qu'eux seuls pourraient payer, de libertins avides donner à leur histoire le divertissement passager d'un compagnon de passage pour combler madame et exciter monsieur, de cadres supérieurs en mal d'affection capables de se jeter sur tout ce qui bouge pourvu qu'ils puissent dissiper ne serait-ce qu'une seconde cet arrière-goût amer de leur fade existence ... Du beau linge, donc. Population majoritairement hétéro, pas mal de bi ou de gays quand même ... et une musique très technoïde à tendance garage : je ne pouvais donc être qu'enthousiaste !

Nous avons bien perdu une heure pour arpenter toute la boite ... j'ai mis un point d'honneur à tout visiter pour voir quelles zones pouvaient présenter un risque quelconque. Cela avait le double avantage de ne pas nous laisser statiques et surtout d'éviter que reprennent les discussions précédemment évoquées dans les épisodes précédents dont la vacuité frisait l'insupportable le plus évident.

Malheureusement, ma visite à carcatère patrimonial de cette boite s'interrompit lorsqu'Eva et Eric insistèrent pour aller danser ... Génial !!! JE DETESTE DANSER QUAND J'AI PAS ENVIE. Et là, j'avais pas envie !!! Tto s'est alors mis en position ours tendance Etienne DAHO pour la chorégraphie : Oeil noir, les pieds ne bougent pas, et je me tortille aléatoirement en sortant quelques coudes pour éviter que l'on m'approche ! Devant autant de mauvaise volonté, Mirabelle vint me chercher pour m'entrainer sur ce qu'elle considérait comme étant notre chanson ... Gilbert MONTAGNE Les sunlights des tropiques ... qu'elle avait entenu dans une salle voisine. Curieux comme d'un coup elle avait récupéré sa forme olympique et que son mal de tête s'était envolé ! Eva nous suivit immédiatement pour éviter que ne se passe quelque chose qui puisse échapper à son contrôle de la part de celle qui était tout de même sa rivale.

Après s'être dépensé de la sorte, tout le monde avait soif. J'avisais de nous rendre à l'extérieur ce qui permettrait de nous raffraichir.
- Ca vous plait ? C'est génial comme boite. En plus les gens sont vachement différents (ça c'est sur !)
- Hum hum
- Alors mon p'tit tto, tu vois fallit pas t'en faire ...
Moi gonflé d'orgeuil ...
- Mais je n'étais pas inquiet ...
- Oh le menteur ... mais j'adore quand tu mens ... et puis cela ne veut pas dire qu'il ne se passera rien ... tu sais c'est grand et je connais des cachettes où on pourrait s'isoler ...
- J'en doute pas mais ... Oh, v'la Eric avec les verres ...

Nous sommes restés plusieurs dizaines de minutes dehors au bord d'une piscine encore remplie (au mois de novembre ... curieux en banlieue parisienne) et moi vissé à une lampe chauffante avec Eva qui me suivait tout le temps. Il suffisait qu'Eric parle avec Mirabelle pour qu'elle reprenne les hostilités.
- Tu sais que là, je suis capable de te tailler une pipe tout de suite et en plus j'en ai vachement envie ...
- Ouais, mais non. Ce n'est pas avec moi que tu es chérie. Tu fêtes ce soir la première année de ta relation avec Eric, je te le rappelle !
- Fais gaffe, parce que je sais faire bander les mecs moi et ton pantalon est bien fin ...
- Joue pas à ça Eva. Tu vas nous fouttre dans la merde noire et je n'ai pas envie de payer le spots cassés de tout ça. Si tu veux te soulager, prends ton mec et allez vous isoler. Sinon, plonge dans la piscine : un peu d'eau froide devrait te permettre de retrouver tes esprits et de calmer tes hormones.
Elle éclate de rire. Eric lui demande pourquoi elle rigole. Comme elle continue à rire, il se tourne vers moi qui dispose alors d'un demi-quart de cinquième de seconde pour trouver, avec le sourire, le truc qui fera illusion. Et là, je rame ! Je ne trouve pas. Eric s'approche de plus en plus ... il va falloir trouver quelque chose ... On est très mal !!!
- Il me racontait une connerie que Falbala lui avait raconté hier en amphi ... comme j'y vais pas, j'avais pas entendu ! C'est trop con qu'elle n'ait pas pu venir. Pourtant, je l'avais invitée ...
Eric se rassoit soulagé mais pas autant que moi. Eva continue :
- Tu vois j'en fais ce que je veux. Mais ce soir, c'est toi que je veux et tout de suite. Si tu ne me dis pas oui, je commence à te peloter devant lui ... comment tu rattraperas ça mon coeur ?
- Eva, tu es saoule et je n'aime pas les filles qui s'abiment dans l'alcool. Regarde-toi. Tu es pathetique.
- Je te tiens : tu ne peux pas partir sans nous et je ne partirai sans qu'il se soit passé quelque chose ... Tu sais ce que je veux.
- Si tu maintiens ce chantage lamentable, considère alors que nous rentrerons tard mais profites-en bien : ce sera la denière fois que nous nous parlerons. Tu ne peux pas m'avoir en restant avec Eric. Je ne serai pas à nouveau la queue d'un soir comme la dernière fois. Donc le jeu s'arrête ici. D'ailleurs, je rentre, j'ai froid et en plus je fatigue ... tu me fatigues et ce n'est pas flatteur !

Je suis parti tout seul dans une salle. Ils m'ont tous rejoint ... j'ai expliqué que j'étais fatigué. On s'est assis sur une banquette, Eva et Eric nous ont alors raconté leur histoire à la 24 heures chrono : on s'est rencontrés à 02h32, s'est embrassés à 02h56, et bla bla bla ...

Le festival s'est interrompu vers 03h30 alors que je recommençais à prendre du poil de la bête. Dommage chérie !
Silence de mort dans la voiture, la fatigue forcément ! Au revoir très rapides de retour chez eux. Refus net de prendre un dernier verre de quoi que ce soit.

Je n'ai jamais autant apprécié le soupir poussé lorsque j'ai fermé la portière de ma voiture avec Mirabelle à l'intérieur. On s'est regardés en se disant : "C'était un cauchemar !" Nous avons fini la soirée chez Mirabelle qui m'a servi un truc très fort pour me remettre de tout cela.

Je pris alors la décision de cornaquer et contingenter Eva à tout jamais, quoi qu'il m'en coute ! Rien ne se passerait plus comme ça entre elle et moi : il n'était définitivement de si bonne compagnie qui ne se quitte.

The end

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité